Pendant la période des fêtes il n’y a pas eu de trêve.
La presse internationale et les blogueurs se sont beaucoup interrogés sur l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. Deux axes étaient privilégiés : l’impact dessine droits de douane sur l’activité globale et l’évolution des relations internationales, notamment des tensions qui pourraient s’exacerber entre la Chine et les Etats-Unis.
Un article du FT du week-end dernier donnait d’ailleurs le ton indiquant que selon Xi ne pas mettre en place de représailles aux mesures américaines serait interprété comme un signe de faiblesse.

Pourtant ce n’est pas cet angle qui m’a le plus préoccupé. Un article du Wall Street Journal daté du 2 janvier suggère que l’année 2025 pourrait être l’année de la fin de l’objectif de neutralité carbone.
Cette cible, définie pour 2050 en Europe et aux Etats-Unis et pour 2060 en Chine, reflète la nécessité de ne plus émettre, et net, de carbone dans l’atmosphère à cette date.

Dans l’article du WSJ, les arguments avancés sont le coût en emplois, les contraintes engendrées pour le consommateur et la complexité de gestion pour les entreprises.
Et de citer une étude de l’OCDE (OECD Employment Outlook 2024) indiquant que la transition énergétique allait détruire des millions d’emplois. L’OCDE indique aussi que des millions d’emplois seront créés comme lors de toutes les transformations technologiques.
Le WSJ critique le décalage entre destruction et création d’emplois indiquant que finalement la convergence vers la neutralité carbone ne pourrait avoir lieu qu’avec une baisse significative du revenu et qu’en conséquence personne ne pourrait souhaiter une telle issue.
Aux générations futures de trouver les solutions aux questions climatiques

Le WSJ est généralement peu hostile au camp républicain et on peut craindre que cette position soit celle du locataire de la Maison Blanche.
Dans cette forme de changement radical on notera que Goldman Sachs, Wells Fargo, Bank of America, Citigroup et Morgan Stanley sont sortis de la Net Zéro Banking Alliance (regroupement de banques en faveur de la convergence vers la neutralité) depuis l’élection du 5 novembre.

Ce changement de la perception des questions relatives au climat, franchement affirmé aux USA, n’est pas une spécificité américaine. En octobre 2024, une enquête de « Parlons Climat » pour la France montrait que la part des climatosceptiques était entre 35 et 43% des personnes interrogées selon diverses méthodes contre 20 a 32% en 2020.

Alors que les événements climatiques se multiplient et que les points de non-retour s’accroissent en raison du réchauffement climatique, cette vague de scepticisme et de remise en question nous oblige à repenser nos stratégies car on ne peut pas prendre le risque de faire porter l’ensemble des problèmes à nos enfants sous prétexte que cela nous coûterait trop cher.

Source The Wall Street Journal Joseph C. Sternberg

Lien https://on.wsj.com/3C9yXON