Après les discours de JD Vance, le vice-président américain et de Pete Hegseth le secrétaire d’Etat à la Défense des Etats-Unis, les Européens ne peuvent plus se faire d’illusion sur le soutien américain. Le rôle protecteur des USA sur le territoire européen apparaît désormais comme de l’histoire ancienne.
Ainsi, le temps s’est-il accéléré et L’Europe doit s’interroger sur son autonomie. Les rapports récents de E.Letta et M.Draghi donnent une première mesure des ruptures à opérer pour disposer de cette autonomie.
Plusieurs réflexions.
Le premier est l’énergie. L’Europe est très dépendante des énergies fossiles qu’elle importe. C’est un levier par lequel Trump veut accroître sa dépendance vis-à-vis des Etats-Unis. Cela doit être une incitation supplémentaire pour développer encore davantage le renouvelable et renouer avec le nucléaire pour disposer des capacités à produire les biens et les services dont les européens ont besoin.
Le deuxième est la défense. Cette question, urgente avec la forme de negociations en Ukraine, est très vivement discutée partout en Europe avec une hausse des budgets et un statut particulier de ce poste dans la gestion budgétaire.
Le troisième est un financement plus autonome. L’Union des Marchés de Capitaux permettrait d’utiliser l’excès d’épargne de l’Europe en Europe. C’est une nécessité pour financer les besoins en énergie et sur la défense. Ce doit être une source d’attrait pour les investisseurs est un renforcement de la crédibilité de la construction mise en place.
Le quatrième aspect porte sur l’innovation et la dépendance technologique vis-à-vis des Etats-Unis. Les besoins sont considérables et essentiels. Les initiatives sur l’IA ne doivent pas rester lettres mortes.
L’Europe doit aussi réaffirmer ses engagements sur le climat. Trump veut supprimer les contraintes qui y sont associés mais sur le long terme il a tort. Les entreprises européennes qui y voient aussi une moindre régulation de leur activité doivent y réfléchir à deux fois.
L’Europe en réaffirmant ses combats doit aussi se donner les moyens de redevenir attractive pour les chercheurs du monde entier. Pour retenir les cerveaux qui peuvent avoir la tentation américaine et pour en attirer d’autres car le capital humain est le levier majeur de la transformation qui attend l’Europe.
Mais l’Europe doit aussi s’affirmer comme une volonté, comme un cadre dans lequel le destin des Européens pourra s’épanouir. C’est peut être l’étape la plus complexe aujourd’hui avec la montée du populisme qui se défie de la construction longue et patiente du vieux continent. La démocratie a été la force de l’Europe est doit le rester.
L’Europe doit se transformer rapidement et doit modifier ses priorités. Elle doit mobiliser des moyens qui la fera sortir de sa zone de confort. Face à la Chine et aux Etats-Unis, elle doit prendre la mesure de sa puissance et de la nécessité à ne pas entrer dans une dépendance qui serait mortifère.