Les bonnes nouvelles existent. L’accord de rapprochement du Royaume Uni et de le l’Union Européenne en est une excellente. Depuis le 23 juin 2016 et le référendum sur le Brexit, l’ensemble du continent était bancal.
Le Brexit n’était probablement pas la meilleure des idées. Que collectivement on revienne dessus est une bonne chose. Mais ce rapprochement est aussi une conséquence du changement d’équilibre de l’économie globale.
Lors du vote sur le Brexit, les Britanniques en faveur de la sortie de l’UE tablaient sur un monde ouvert. Ils mettaient en avant le réseau du Commonwealth et la capacité à nouer des accords dans le monde entier. On pouvait avoir quelques doutes mais l’idée pouvait avoir du sens dans un monde très ouvert.
Cependant, à l’époque déjà, la plupart des économistes mettaient en avant le modèle d’échanges internationaux reposant sur la proximité géographique. Autrement dit, un pays échange principalement avec ses voisins s’ils ont un niveau de développement similaire. Partant de ce modèle qui fonctionne bien et pas simplement avec la Grande Bretagne, les économistes craignaient une dégradation relative du Royaume Uni.
Presque 10 ans après le référendum et 5 ans après la sortie effective du Royaume Uni de l’UE, le monde aussi a changé. Il n’est plus aussi ouvert, il a tendance à se régionaliser. On se rapproche davantage du chacun pour soi que du modèle coopératif qui avait accompagné la globalisation. Dessiner un intérêt collectif a du sens.
Pour les Britanniques, les Européens sont les alliés naturels. Le premier accord qui vient d’être signé entre Londres et Bruxelles ne referme pas la parenthèse mais il donne plus de cohérence à l’Europe.
La deuxième remarque est que la coupure du Brexit a rompu une bonne partie de la dynamique du cycle pour les britanniques. Les économies européennes sont plutôt bien intégrées et les profils cycliques comparables. Les impulsions d’un pays profitent à tous par ricochet.
En coupant le lien avec l’UE, les Britanniques ont perdu l’accès à cette dynamique intégrée. Cela a eu trois conséquences – le taux d’investissement des entreprises britanniques est faible et le Brexit a eu tendance à peser. L’intérêt des entreprises étrangères a été aussi plus réduit à cause d’un marché in suffisamment large. Le flux migratoire des européens s’est inversé provoquant une réduction du capital humain. Le dernier élément est une productivité médiocre. Une conséquence de ces trois phénomènes est un déficit public important et une dette publique qui progresse vite.
Le Royaume Uni est englué dans un modèle qui manque d’efficacité. Son rapprochement avec l’UE lui permettra de retrouver une dynamique qui s’est étiolée. Les Britanniques se sentent un peu seul et pas susceptibles de rattraper, seuls, le terrain perdu. Le rapprochement avec l’UE est la bonne solution pour redonner de la cohérence à l’Europe et le brin de folie qui lui manquait.