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Le blog de Philippe Waechter
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  • 5 min

Le rêve européen est en train de s’évanouir

  • 3 juillet 2025
  • Philippe Waechter
  • Europe
  • Industrialisation
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Ouvrir au format pdf – Turbulences Macroéconomique #32 (vf)Télécharger le document

Nous avons tous rêvé d’une Europe profitant des turbulences géopolitiques du moment pour gagner en autonomie.
On a lu le rapport Letta, décrypté le rapport Draghi, validé le choix de la décarbonation nécessaire de l’appareil productif européen.

L’objectif était de ne plus être trop dépendant des choix américains, de se donner les moyens d’innover et de créer les conditions pour avoir des champions européens rivalisant, à terme, avec leurs concurrents chinois et américains.

On avait les outils et les réflexions. Ainsi, imaginait-on des choix forts pour déterminer notre propre chemin et écrire notre propre histoire.

Certes, ce n’était pas le chemin le plus simple pour nos économies vieillissantes. Mais, ces choix avaient un sens politique aussi. Les excès de la Maison-Blanche déterminaient par opposition un chemin plus raisonnable pour l’ensemble des pays européens. D’ailleurs, les sondages auprès des citoyens européens montraient un fort attrait pour l’Europe et une méfiance terrible vis-à-vis de la stratégie américaine.

On avait pensé que l’arrivée de Friedrich Merz à la chancellerie allemande allait recentrer l’économie allemande sur l’Europe. En profitant de l’abrogation de la contrainte sur la dette publique, on avait anticipé un développement centré sur l’impulsion allemande.

On avait imaginé la possibilité d’un marché européen des capitaux pour recycler l’épargne excédentaire de l’Europe vers l’investissement, créant ainsi une dynamique vertueuse qui profiterait à tous les citoyens européens.

On avait imaginé depuis 2021 un taux d’imposition de 15 % pour l’ensemble des entreprises internationales afin de normaliser la concurrence. De cette façon, il fallait en finir avec la course au taux d’imposition le plus bas. Il fallait aussi éviter les contournements fiscaux de la part des multinationales.

On avait cru, dans cette quête d’autonomie, que les gouvernements et la Commission à Bruxelles allaient résister aux mesures tarifaires de la nouvelle administration américaine. L’Europe est un gigantesque marché de plus de 400 millions de riches Européens. On aurait pu imaginer que cela nous était favorable dans le rapport de force avec les États-Unis.
Le solde commercial excédentaire de l’UE vis-à-vis des USA était aussi un moyen de pression pour définir les choix souhaitables pour l’Europe.

Bien sûr, la tâche était complexe. Il aurait fallu rentrer dans un rapport de force, mobiliser l’ensemble des ressources européennes pour créer une conscience européenne en ce moment difficile.

Puis, le sommet de l’Otan est arrivé. Désormais, l’Europe est prête à satisfaire aux exigences de l’administration américaine sur le montant des dépenses militaires. On peut voir cela comme une nécessité pour l’Europe et c’est vrai. On doit disposer de moyens pour se défendre. C’est une dimension nécessaire à l’autonomie.

Mais, à court terme, Washington se réjouit des achats européens dans le secteur militaire. Comme l’indique le département d’État américain, cela créera de nombreux emplois et renforcera l’industrie militaire américaine. Oh ! La bonne affaire pour les Européens.

Dans le même temps, les Européens se précipitent pour négocier un accord commercial pour éviter de trop grandes surprises le 9 juillet lors de l’annonce des nouveaux droits décidés par la Maison-Blanche.

L’objectif aussi est d’éviter de perdre des marchés déjà conclus outre-Atlantique.

Le seul accord commercial pour l’instant est celui signé par la Grande-Bretagne, dont la balance commerciale avec les États-Unis est équilibrée. Cet accord peut se résumer par un moindre accès des produits britanniques au marché américain, mais un accès facilité pour les entreprises américaines en Grande-Bretagne.

Au regard du surplus européen, on n’ose pas imaginer l’accord qui pourrait être signé si l’objectif est e rééquilibrage.

Mais, désormais, les Européens veulent signer. L’Allemagne veut sauver le secteur automobile allemand, Rome souhaite garder de bonnes relations avec Washington. Autrement dit, l’Europe est prête à accepter de payer 40 milliards d’euros chaque année en droits de douane pour ne pas avoir à entrer dans une logique d’affrontement nécessaire à une plus grande autonomie. L’Europe facilite ainsi la tâche de la Maison-Blanche et la réalisation de ses projets. Le projet de budget qualifié par un sénateur américain de Robin des Bois à l’envers en sera facilité.

Dans cette histoire, trois conséquences

1- L’Europe coche progressivement toutes les cases souhaitées par la Maison-Blanche. En conséquence, on doit, comme les Canadiens viennent de le faire, oublier la taxe sur les GAFAM. L’accès au marché européen ne sera pas bridé pour les entreprises technologiques américaines. Ne doutons pas que la capacité des Européens à créer des champions européens comme le souhaite le rapport Letta s’éloigne vite. Pour cela, il faudrait pouvoir d’isoler et de protéger le marché du vieux continent.

2- La deuxième dimension est que la réindustrialisation apparaît dès lors comme un rêve perdu. Les Européens se sont engagés fermement sur des dépenses militaires qui alimenteront les entreprises américaines de l’armement. C’est ce qui renforcera l’industrie américaine au détriment de l’Europe, puisque la dynamique et les moyens seront de l’autre côté de l’Atlantique.

Il y a longtemps, on parlait du complexe militaro-industriel qui décrivait les interactions entre ces deux secteurs. En coordination avec l’État américain, ce secteur militaro-industriel était au cœur du développement de la puissance américaine. Avec l’épisode récent, il est remis en avant. Dans ces conditions, comment inciter les entreprises industrielles à se développer et à investir massivement sur le vieux continent. L’Europe, finalement, n’est qu’un moyen pour renforcer les États-Unis dans leur rapport de force avec la Chine.

3- L’Europe attend avec fébrilité les choix souhaitée par Washington.

Que Conclure ?

Il y avait une opportunité pour les Européens de gagner en autonomie et de rééquilibrer les relations avec la Chine et les Etats-Unis. Les Européens ont choisi le camp américain. La logique de l’affrontement global ne comportera que deux camps, celui des Américains et celui des Chinois. L’Europe a perdu la main et le rêve de réindustrialisation est passé. L’Europe et l’industrie ne s’accorde plus qu’au passé désormais. Les Américains ont décidé qu’à l’Ouest, si un pays devait se réindustrialiser c’était les Etats-Unis, pas l’Europe et l’Europe vient d’accepter avec enthousiasme.

Autrement dit, l’écart de revenu par tête grandissant entre les USA et l’Europe va continuer de s’accroître. L’alerte, que représentait le rapport Draghi sur le manque d’innovations et sur l’incapacité à mobiliser l’épargne européenne, n’est pas apaisée. Chaque pays va continuer de jouer sa carte.

Une conséquence directe est que l’Euro global qu’évoquait Christine Lagarde n’a plus beaucoup de sens. Dans son propos, cet euro de référence était la contrepartie d’une Europe plus autonome, d’une Europe qui fait des choix et qui est crédible dans les orientations qu’elle prend dans la durée. Cela aurait été une économie où se développent des champions européens prêts à sauvegarder et à développer l’activité et l’emploi en Europe. Cela nous échappe désormais.

J’avais écrit récemment sur la nécessité de disposer d’une histoire européenne, une histoire qui nous raconte et qui guide notre action. Cette histoire si elle existe un jour servira comme les rapports Letta et Draghi à caler les bureaux bancals de Bruxelles. C’est dommage.

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