Selon le rapport qui vient d’être publié par l’Opep, la demande de pétrole va continuer de progresser au cours des trois prochaines décennies. De 105 millions jour en 2024, elle progresserait à 123 millions de bpj en 2050.
Comme le montre le graphe publié par l’Opep, le pétrole représenterait encore 30% de la consommation d’énergie primaire contre 31% en 2024. Le pétrole et le gaz représenteraient encore plus de 50% (54%) du total et l’ensemble des énergies fossiles 68% contre 81% en 2024. La baisse est liée à la moindre consommation de charbon qui passerait de 27% à 14% de la consommation primaire d’énergie.
Le renouvelable continuerait de se développer rapidement (même si les chiffres apparaissent un peu sous-estimés par rapport aux statistiques mondiales sur la consommation d’énergie (publiées auparavant par BP et désormais par l’Energy Institute ).
Le graphe indique aussi le poids toujours plus important des pays non-Ocde dans la consommation énergétique. Cela reflétera le développement rapide et durable de ces pays, notamment de l’Inde, l’Asie, le Moyen-Orient et l’Afrique. Pour eux les énergies fossiles sont toujours perçues comme plus efficace pour la transition vers une croissance plus robuste.
Trois questions
1- L’Opep fait l’hypothèse qu’il n’y aura pas de pic sur la demande et la production de pétrole. L’Agence Internationale de l’Energie (entité de l’Ocde) anticipe, quant à elle, un pic de la demande en 2029. L’AIE a peut être une perception trop occidentale du développement économique des pays émergents. Sont ils prêts à jouer le rôle que les pays occidentaux taux voudraient leur faire jouer ?
2- La question de la transition énergétique est clairement posée. Il faut pour stabiliser la température du globe que la consommation d’énergies fossiles baisse très vite et très fortement au cours des prochaines années. (l’UE par exemple fait, pour satisfaire la réduction de 90% de ses émissions carbonées en 2040( par rapport à 1990) l’hypothèse d’une baisse de 80% de cette consommation d’énergies fossiles en 2040 par rapport à 2021). Dans le scénario de l’Opep, il n’y a pas de transition énergétique.
3- un scénario moins gourmand en énergies fossiles serait celui associé à un bond technologique, une forme de techno-optimisme que l’on aimerait partager.
La bataille de la transition énergétique n’est pas terminée et le choix de l’Opep qui transparaît dans le rapport est l’importance majeure et inchangé du pétrole pour les trois prochaines décennies au moins.
Cela doit tous nous faire réfléchir.