Les transformations du monde et la gestion des questions globales sous forme de rapport de force vont profondément modifier la réponse collective à un déséquilibre.
Les chocs seront plus fréquents et avec une persistance plus importante. La coordination plus réduite des cycles économiques entre grandes régions sera la source d’un plus grand nombre de chocs. La coopération plus limitée entre les différentes entités d’un monde morcelé engendrera davantage de persistance.
Il faudra repenser notre attitude collective sur la prévention des chocs. Il faudra aussi mettre en œuvre des instruments et définir des objectifs d’un genre nouveau afin de tenir compte d’une coopération plus fragile et d’une coordination qui ne se fera pas spontanément. L’ajustement sera plus long et plus coûteux.
↪️ Depuis l’accord du Plaza
Les chocs subis depuis l’accord du Plaza en septembre 1985 se sont inscrit dans un cadre global coordonné avec une grande complémentarité des actions de la part des autorités de régulation.
↪️ Les Etats-Unis comme prêteurs en dernier ressort
Ces chocs ont été généralement financiers. Face à eux, la construction historique et institutionnelle a reposé sur le dollar comme monnaie internationale et sur la Federal Reserve américaine comme leader des banques centrales dans l’action à mener.
Autrement dit, les Etats-Unis étaient l’hégémon d’un monde qui se globalisait dans une forme cohérente. Ils jouaient le rôle de prêteur en dernier ressort.
↪️ Un mode de regulation robuste
Cette dynamique cohérente qui s’est développé dans les pays occidentaux s’est élargie avec la chute du Mur de Berlin puis lors de l’introduction de la Chine dans le concert des échanges économiques.
Durant tout ce long chemin, les Etats-Unis, comme leader et comme régulateur, n’ont pas vraiment été remis en cause. Cela s’est traduit par une phase de croissance globale robuste et peu inflationniste.
C’est la période dite de la grande modération qui dans les pays développés s’est traduite par des taux de croissance et d’inflation peu volatils, accentuant le rôle des banques centrales dans la gestion des affaires.
↪️ Une volonté collective
Une façon de réfléchir à cela est de penser que tous les participants ont pu souhaiter que le modèle se prolonge au-delà de chocs. Il était donc dans l’intérêt collectif de tout faire pour revenir sur la tendance antérieure. La dynamique commune était celle qui était souhaitable pour tous et souhaitée par tous.
La régulation collective était dans l’intérêt de tous.
L’action des banques centrales permettait de lisser toutes les aspérités susceptibles d’engendrer de nouveaux déséquilibres et d’emmener l’économie globale vers une crise durable.
La gestion de la grande crise de 2008/2009, la plus brutale depuis 1929, a été efficace puisque dès le printemps 2009 l’économie repartait de l’avant.
La suite demain 2 septembre