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Le nouveau premier ministre français va être confronté à la gestion des finances publiques.
La question doit se comprendre sous trois dimensions.
1️- La vision de long terme
Le rapport dette publique sur PIB a longuement décliné dans les années d’après-guerre touchant un point bas au milieu des années 1970 autour de 20%. Depuis, ce rapport augmente de façon quasi linéaire jusqu’à 113.2% fin 2024.
Chaque année, les besoins de l’économie française reflétés dans l’allure de la dette publique progressent plus vite que le PIB. Les raisons essentielles sont la montée en puissance du modèle sociale dont les dépenses sont passés de 15% du PIB en 1960 à 33% en 2023 mais aussi les dispositifs d’allègement des charges qui représentent 80 mds en 2024 selon le rapport Bozio/Wasmer. Dans le même temps, les dépenses des services généraux et réglementaires de l’Etat sont stables voire en repli.
Quant à la croissance en volume du PIB, elle ralentit, passant de 2% en tendance du premier choc pétrolier à la grande récession à désormais 1%.
Le modèle social n’est pas en adéquation avec la capacité de l’économie à générer des revenus. La dette publique est l’amortisseur qui désormais atteint ses limites. Cette équation entre besoins sociaux et capacités à produire n’a jamais pu être résolue par les Français.
2️- La régulation conjoncturelle
C’est celle du budget, celle du cadrage pour que la dette se cale en l’année n sur une trajectoire soutenable.
Deux problématiques
🅰️ Le quoiqu’il en coûte était une mutualisation du risque. L’Etat à prix en charge le coût et le risque. Il n’est pas anormal, maintenant que le risque est passé que la situation se normalise au bénéfice de l’Etat.
🅱️ La stabilisation de la dette suppose le passage d’un déficit public hors paiement des intérêts de -3/-4% du PIB en 2023/2024 à +1%. Selon la vitesse suivie le montant budgétaire a économisé sera de 20 à 40 milliards par an.
3️- Raconter une histoire
Concentrer le discours budgétaire sur la dette, son montant et son coût est contre-productif car chaque citoyen, chaque entreprise perçoit vite qu’il sera mis à contribution en perte de prestation ou en prélèvement supplémentaire. Il est rationnel d’être contre tout discours douloureux sur le déséquilibre des finances publiques. On ne fait des réformes efficaces que lorsqu’elles n’apparaissent pas nécessaires.
Il faut un récit sur le futur de l’économie et de la société française. Le changement climatique, la décarbonation, les dépenses militaires, le vieillissement de la population et le changement de l’équilibre économique et politique global sont autant de sujets sensibles qui devront rentrer dans l’équation budgétaire et qui doivent s’inscrire tous dans le récit.
Chaque français doit pouvoir y adhérer pour que son horizon s’éloigne et qu’il soit susceptible de prendre des risques. Sans cela les déséquilibres budgétaires et la croissance en berne seront des repères permanents.