“ Dans tout ce que nous faisons, nous mettons l’Amérique en premier “
La publication par Washington de la revue de sécurité stratégique (RSS) a marqué les priorités de la Maison Blanche. Pour Donald Trump, dans sa préface, il faut redonner aux Etats-Unis les capacités d’être à nouveau le pays le plus puissant sur le plan économique, militaire et politique. Il faut prendre le revers les choix des décennies précédentes et qui avaient nui au rayonnement des USA.
Le positionnement des Etats-Unis face à l’Europe est pour nous l’essentiel.
La stratégie déplore la « perspective alarmante d’un effacement civilisationnel » en Europe, imputée en partie à la « censure de la liberté d’expression et à la répression de l’opposition politique, à l’effondrement du taux de natalité et à la perte des identités nationales et de la confiance en soi », ainsi qu’aux politiques d’immigration du continent. Pour que l’Europe trouve son renouveau, il faut que chaque pays retrouve sa capacité à décider.
Le document indique aussi que l’Europe doit investir davantage dans la défense pour que les mécanismes de l’Otan impliquant les Etats-Unis soient mis en œuvre.
Dernier point, la Maison Blanche ne considère pas la Russie comme un ennemi de l’Europe. La stabilité stratégique avec la Russie est plus importante à atteindre afin d’éviter une confrontation.
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En février dernier, quelques semaines après l’investiture de Donald Trump, le vice-président JD Vance avait tenu un discours similaire à Munich.
Lorsque le président Trump a annoncé les droits de douane, en avril, l’Europe n’a eu aucun statut particulier et la négociation de l’été entre Ursula Von der Leyen et Donald Trump sur les échanges entre les deux régions a été du même acabit.
Le positionnement des Etats-Unis sur l’Otan n’est pas non plus une nouveauté. Les choix faits à la fin du printemps dernier ne sont pas éloignés de ce qui a été présenté dans le document stratégique.
Il n’y a pas vraiment de surprises dans le propos de la Maison Blanche. Simplement et au regard des réactions constatées durant le week-end il est toujours attendu que les excès s’estompent, dé normalisent et que les relations retrouvent une forme de coordination et de coopération explicite.
Il n’en sera rien et cela oblige les Européens à changer leurs réflexions sur l’avenir et sur la nécessité de définir leur propre chemin. Il faut allouer des ressources à l’innovation, il faut déployer des dépenses militaires européennes, il faut probablement écorner le modèle social pour faire face à ces défis.
Si l’Europe et les Européens ne rentrent pas dans cette logique, ne doutons pas que les Américains de Donald Trump n’hésiteront pas à s’immiscer dans toutes les interstices de la construction européenne en mettant en avant les partis ne jouant pas le jeu de l’Europe et de ses règles. Et alors Trump aura gagner au détriment des Européens eux-mêmes.