L’Insee a publié le chiffre de la dette publique pour le 3ème trimestre de 2025. Le ratio dette publique sur PIB s’est inscrit à 117.4%.
Le graphe, qui démarre en 1815, est en données annuelle. La donnée de 2025 est celle du 3ème trimestre juste publiée.
La logique que l’on retrouve dans tous les pays développés est que la guerre est historiquement la cause majeure de l’endettement public. On le voit en 1870, 1814 et 1940. On achète des canons que l’on paiera plus tard.
Il était relativement rare, par le passé de voir la dette augmenter en dehors de ces situations particulières. Ce fut le cas aux USA pendant la grande dépression.
Le ratio chute à la fin du conflit car les dépenses chutent et il y a un rattrapage significatif sur le PIB.
Dans les années 50 et 60, la croissance exceptionnellement élevée a permis une réduction spectaculaire de la dette publique en France.
Le deuxième graphique montre les différents régimes de croissance en France depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
La croissance tendancielle est passée de 5 à 1%. A flux d’endettement identique, le ratio dette sur PIB se détériore forcément avec le ralentissement de la croissance.
Quelques remarques
- Le ratio au T3 2025 dépasse celui de 2020 durant la pandémie. Or le choc a disparu depuis longtemps. L’anomalie récente est là. La dette augmente pour mutualiser un choc dans le temps mais ensuite elle doit se réduire. Ce n’est pas le cas. Le problème est ailleurs.
- J’ai tracé, en rouge, une ligne qui va du point bas de 1975 à maintenant. Le ratio de la dette publique sur le PIB peut être assimilé à une droite. En conséquence, la période récente et actuelle n’apparait pas comme une anomalie.
- L’extraordinaire croissance du modèle social a une équilibre qui nécessite une croissance des revenus supérieure à celle qui peut être produite par l’économie.
- Le modèle social s’est ajusté mais toujours en réaction à la réduction de la croissance.
- La dette publique est alors le mode d’adaptation le plus commode équilibrer les comptes.
- Il faudrait donc réduire le modèle social en espérant maintenir la croissance de l’activité pour voir la dynamique s’inverser. C’est un choix complexe et un pari que personne ne souhaite prendre spontanément.
- La dette publique est un choix collectif et sa stabilisation est aussi un choix collectif. Le consensus allemand l’a montré à de nombreuses reprises et la Suède aussi avec ses réformes structurelles.
- Aux Français de comprendre collectivement que leur intérêt est de pouvoir s’adapter en continu à un monde qui change et qui ne les attend pas.
