Le référendum sur le Brexit a eu lieu il y a presque 2 mois (le 23 juin). Pourtant nous sommes loin de la récession annoncée par les économistes en cas de vote pour la sortie. Hier la publication des ventes de détail du mois de juillet montraient une forte hausse (+1.4% sur le mois) dans le prolongement de ce qui était observé auparavant. Il n’y a pas de fracture (voir l’article du Guardian ce matin)
Il est cependant trop tôt pour écarter un risque de récession. La raison principale pour cela est que jusqu’à présent aucune mesure susceptible de changer les règles avec l’Union Européenne (UE) n’ont été prises.
Les économistes mettaient deux points en avant pour déclencher un ralentissement capable de se transformer en récession.
Le premier est l’accès au marché unique. le Brexit changera les règles commerciales entre le Royaume Uni et l’UE. Le second point est le passeport européen qui porte sur les règles de fonctionnement des entreprises de l’UE au sein de l’UE.
Sur aucun de ces deux points des mesures ont été prises et l’on ne sait pas quand la notification de l’article 50 sera faite. Tant que rien ne change sur ces points, les britanniques n’ont aucune raison de modifier leur comportement.
Les enquêtes montrent des chefs d’entreprise inquiets (enquête Markit) et des consommateurs pessimistes (enquête GFK sur la confiance du consommateur). Mais tant que rien ne change, ces anticipations négatives n’affectent pas les attitudes de chacun.
En outre, la Banque d’Angleterre a adopté une politique monétaire encore plus accommodante poussant les taux d’intérêt vers leur plus bas historique. Cela peut créer un soutien marqué à l’activité dans le court terme. Par ailleurs, la chute de la livre est une incitation pour les touristes à aller visiter le Royaume Uni pour les vacances. Tout cela est favorable à l’activité.
Le véritable changement s’opèrera avec la notification sur l’article 50 et le début des négociations avec l’UE. Les règles changeront à ce moment là et le Royaume Uni devra trouver un nouvel équilibre qui ne sera pas compatible avec un déficit excessif du compte courant. Celui ci était accepté car le Royaume Uni faisait parti de l’UE mais des ajustements devront être mis en œuvre lorsque les négociations et la notification seront effectifs. Cela sera surement moins enthousiasmant.