J’aime bien ce graphe publié par l’INSEE car il traduit bien la dynamique de l’économie française.
Après une longue période durant laquelle l’activité se contractait ou progressait à un rythme nettement plus faible que sa moyenne de long terme, il y a eu une accélération de septembre 2014 à septembre 2015. C’est la période du “ça va mieux”. L’indice repasse alors au-dessus de sa moyenne de long terme.
Cela fait maintenant un an que l’activité progresse (l’indice est au-dessus de sa moyenne de long terme) mais sans accélération, sans rupture à la hausse contrairement à ce qui avait pu être observé par le passé (voir la série longue en bas de ce post). On notera d’ailleurs que des périodes de stabilité de l’indice comme on le constate aujourd’hui sont inexistantes par le passé.
La conjoncture depuis un an est plate comme le dessus de la main. Le risque de rupture est réduit mais l’on ne perçoit pas de source d’inflexion durable à la hausse.
Cela a forcément une conséquence sur l’emploi. J’ai repris le même indicateur mais ai calé dessus le changement, en milliers, de l’emploi marchand (données trimestrielles). De façon naturelle, l’emploi se cale sur l’indice du climat des affaires avec parfois des périodes de sur-ajustement notamment dans la période du”ça va mieux” en raison du changement de régime.
Dès lors, tant qu’il n’y aura pas de rupture à la hausse de l’activité, la dynamique de l’emploi restera réduite. Il y aura des créations d’emplois mais pas en nombre suffisant pour écarter les inquiétudes sur le marché du travail qui resurgissent à chaque fin de mois lors de la publication des chiffres de Pôle Emploi.
L’enjeu macroéconomique est de sortir de cette dynamique insuffisante dont on ne peut se satisfaire. La politique monétaire a fait son effet mais il faut encore renforcer la demande. C’est le rôle de la politique budgétaire et de l’investissement public (dans l’infrastructure notamment). C’est l’enjeu à l’échelle européenne des 5 prochaines années. C’est le challenge du futur président français que de dynamiser l’économie française pour qu’elle soit capable de créer des emplois en nombre plus important.
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Le climat des affaires depuis 1977