Dans le cadre d’une conférence à Londres, j’ai écouté cet après midi un membre, gallois, du Parlement Européen sur le Brexit.
Plusieurs remarques sur cette intervention:
La première remarque est la volonté déjà notée dans d’autres lieux d’une volonté de réussir le Brexit contre le monde entier. Le succès passe par la mobilisation de tous les britanniques.
[Commentaire:. Pas de désaccord dans la salle]
La seconde est la perception que l’Europe a besoin et aura toujours besoin du Royaume Uni pour évoluer de façon efficace (les britanniques sont très actifs à Bruxelles pour améliorer les directives par exemple).
[Commentaire: c’est une vision très britanno-centrique mais cohérente avec la remarque précédente. L’amant délaissé est persuadé que l’on ne pourra jamais se passer de lui. C’est généralement un sentiment excessif]
La troisième remarque est d’être persuadé que les britanniques pourront davantage contribuer à l’économie globale qu’ils ne le font puisqu’ils pourront contracter sans contrainte (sans la tutelle de Bruxelles) et négocier les accords qu’ils souhaitent.
[Commentaire: C’est l’argument selon lequel Bruxelles a bridé les capacités d’échanges des britanniques. Cela n’a jamais été démontré. L’argument utilisé sur ce point avant le référendum était celui de l’évidence ce qui n’a rien de scientifique.
L’autre commentaire est de penser que les britanniques pourront se développer loin de l’Europe et profiter de la croissance des pays asiatiques. C’est un leurre. Britannique ou pas un pays échange principalement avec ses voisins. C’est une représentation très pertinente et rationnelle des échanges d’un pays (modèle de gravité). Les britanniques ont sur ce point une nostalgie de l’Empire. L’Histoire ne repasse jamais, hélas]
La quatrième remarque est de trouver le processus de séparation avec l’UE asymétrique: les britanniques doivent proposer une solution à un problème (droit des européens au RU, …) et les européens derrière Michel Barnier acceptent cette proposition ou pas.
[Commentaire: Cela me parait cohérent et n’a rien de scandaleux]
Le dernière remarque est de considérer que Michel Barbier n’a pas de mandat pour négocier. Dès lors, la mise en place d’un nouvel accord avec l’UE (après le démantèlement de l’accord actuel entre l’UE et le Royaume Uni et pas avant) se traduira par une joyeuse pagaille puisque chacun voudra négocier directement avec les britanniques sur la partie ou les secteurs de l’économie où il y aura un intérêt. L’unité derrière M.Barnier ne serait que de façade le temps de rompre le contrat actuel. Après il n’y aurait plus d’unité européenne.
[Commentaire: C’est aller un peu vite en besogne. Qu’il y ait des accords spécifiques sur certains secteurs (les ailes de certains modèles d’Airbus pour reprendre l’exemple pris par le conférencier) ne veut pas dire une débandade des européens. Ces derniers n’ont clairement pas l’intérêt de rendre la procédure de sortie attractive]
Les négociations se prolongent parce que les attentes semblent bien différentes. Mais il faudra un accord comme je l’explique dans ma contribution hebdomadaire pour Forbes (voir ici)