Les sanctions américaines ont d’abord touché la Russie le 6 avril puis c’est l’Iran qui a déclenché l’ire américaine, le 2 mai, et demain, après les élections présidentielles du 20 mai, ce sera probablement le Venezuela où le gouvernement est accusé de corruption par la Maison Blanche.
Les annonces successives ont affecté à la hausse le prix du pétrole. Après l’annonce des sanctions contre la Russie le 6 avril le pétrole est passé durablement au-dessus de 70 dollars puis après celles contre l’Iran le 2 mai il est passé au-dessus de 75 dollars.
Ce mouvement sur les prix traduit une incertitude plus marquée sur le marché du pétrole puisque les pays concernés seront contraints dans leur habilité, demain, à réinvestir dans de nouvelles capacités puisqu’une grande partie de la technologie dépend de brevets étrangers et notamment de brevets américains.
Cela suggère que la production de ces pays pourrait être affectée, à la baisse à court terme, au bénéfice de la production américaine (comme je l’expliquais ici) et de celle de l’Arabie Saoudite. Ce qui est surprenant est que les réserves de pétrole aux USA sont relativement réduites par rapport aux pays sus-nommés. Outre Atlantique, les réserves ne représentent que 2.8% des réserves mondiales contre 6% en Russie, plus de 9% en Iran et plus de 17% au Venezuela.
On peut aussi regarder le ratio entre la production annuelle et les réserves. Pour les USA, la production actuelle ne pourra durer qu’une dizaine d’années contre plus de 25 ans en Russie, 50 ans en Arabie et une centaine d’années en Iran, en Irak et au Canada. Au Venezuela la faible production au regard des réserves engendre un ratio considérable.
Les Etats-Unis ne semblent pas avoir le comportement le plus cohérent dans le temps. Ils produisent beaucoup aujourd’hui mais ils ont les réserves les plus faibles. Si le pétrole comme cela est probable reste une source d’énergie importante dans les prochaines décennies alors les USA deviendront dépendants de leurs ennemies d’aujourd’hui. C’est très surprenant sauf à parier sur les énergies renouvelables mais est ce le pari fait à la Maison Blanche lorsque les budgets sur la surveillance du climat sont supprimés à la NASA