La Federal Reserve a relevé son taux d’intérêt de référence de 25 points de base. De la sorte, le taux effectif évoluera dans un corridor entre 2% et 2.25%.
Le graphe des dots reflétant les anticipations des membres de comité de politique monétaire suggère 3 hausses de taux en 2019, 1 seule en 2020 et aucune en 2021.
Ce profil, pour 2019 et 2020, est inchangé par rapport aux anticipations du mois de juin dernier. L’introduction de 2021, une année supplémentaire, montre néanmoins l’arrêt du resserrement monétaire. Il est fixé un point final au durcissement avec un taux d’intérêt un peu plus élevé que l’anticipation de long terme. Le taux de la Fed évoluerait alors dans un corridor allant de 3.25% à 3.5% contre un taux d’équilibre de long terme à 3%. La Fed a besoin de passer au dessus de ce dernier pour être contraignante et éviter la formation de déséquilibres pénalisants pour l’économie.
Le communiqué de presse est identique sur la majeure partie à celui de juin (voir ici la comparaison). La partie qui change est cependant importante puisque la Fed ne fait plus référence au caractère accommodant de sa politique monétaire. Celle ci se rapproche de la neutralité.
Le point à souligner et défendu par Jerome Powell durant la conférence de presse est la nécessité d’accentuer la contrainte monétaire. Il ne croit pas à la soutenabilité de la politique budgétaire telle que définie par la Maison Blanche et pense qu’elle engendrera des déséquilibres si elle n’est pas compensée par une politique monétaire plus restrictive. La Fed ne veut pas laisser la possibilité aux investisseurs de penser qu’elle pourrait tolérer un peu plus d’inflation. Cette communication était nécessaire pour peser sur la partie longue de la courbe. Le taux 10 ans a reflué sur l’annonce.
Le FOMC préfère agir de façon à ne pas laisser ces déséquilibres se développer même si cela peut peser sur le profil de l’activité. La correction de déséquilibres est toujours long et coûteux alors autant ne pas les laisser se développer. C’est un point que j’évoquais déjà dans ma chronique de lundi dernier. J’indiquais que le policy-mix actuel n’est pas tenable dans une économie au voisinage du plein emploi. La politique monétaire doit faire l’ajustement pour éviter des tensions excessives. Il n’y a donc pas vraiment de surprise dans les annonces de ce soir.