L’emploi privé a, de nouveau, accéléré au cours des trois premiers mois de 2019. Le nombre d’emplois créés a été de 66 400 après 54 000 sur les 3 derniers mois de 2018 et 30 800 au cours des 3 mois précédents de 2018.
Depuis le milieu de l’année 2017, l’emploi et le PIB augmentent au même rythme ce qui se traduit par des gains de productivité nuls depuis cette date. C’est ce que l’on observe sur le graphe. Ce n’est pas forcément une bonne nouvelle. Le PIB a du mal à accélérer au regard de l’allure de l’emploi. Est ce que parce que ces derniers sont mal qualifiés et n’apportent pas suffisamment à la dynamique productive?
On peut faire ici une remarque: si l’économie française est capable de créer de nombreux emplois alors pourquoi se focaliser sur la défiscalisation des heures supplémentaires lorsque le nombre de chômeurs est toujours très importants. S’il faut augmenter le temps de travail, comme cela a été dit, alors profitant de cette capacité à créer des emplois. Ce sera pour le bénéfice de tous et pas seulement à l’avantage de ceux qui ont un emploi.
L’emploi progresse principalement dans les services marchands. Ce secteur comprend l’intérim mais le niveau d’emplois dans l’intérim est stable donc c’est plutôt positif. L’industrie continue de créer de nombreux emplois. Depuis le 3ème trimestre 2017, ce secteur a toujours créés des emplois. C’est un vrai changement de tendance qui peut résulter de l’assouplissement du marché du travail. La construction est toujours sur une allure dynamique également.
Avec le repli de l’inflation au premier trimestre, les gains de pouvoir d’achat se sont accélérés. Le salaire mensuel de référence augmente de 1.6% sur un an alors que les prix (hors tabac) ne progressent que de 1%.
L’effet pétrole (essence) de 2018 est derrière nous et le maintien d’un prix du pétrole autour de 70 dollars (moyenne 2018 à 71.7 $) devrait permettre à l’inflation de rester autour du niveau actuel. Cela se traduira encore par des gains de pouvoir d’achat pour les salariés français.
En dépit de la belle allure de l’emploi en France, il n’y a pas de rattrapage par rapport à l’allure de la zone Euro. La reprise de l’emploi a démarré plus tard en France (2015) mais il n’y a pas d’effet de rattrapage depuis. La France fait même un peu moins bien que la zone Euro. Il y a plutôt un écartement entre les deux indicateurs sur le graphique (depuis début 2017, l’emploi en zone Euro a progressé presque deux fois plus vite qu’en France (4.1% vs 2.5%) . Les efforts à faire en France doivent être encore plus importants pour dynamiser le marché du travail et faire aussi bien que les autres pays européens