L’enquête Markit pour la France ne suggère pas en décembre d’inflexion que l’on puisse relier au mouvement social. La capacité de l’économie à s’adapter est plus forte qu’on ne l’imagine
L’économie française tient le choc en dépit de la grève qui la touche depuis le 5 décembre. La publication avancée de l’enquête Markit, pour le secteur privé en France, suggère une inflexion dans le secteur manufacturier. Il corrige le fort rebond constaté en novembre mais sans être en rupture avec ses évolutions récentes (la version définitive sera publiée le 2 janvier pour le secteur manufacturier et le 6 pour les services).
Depuis le début de l’année 2019, l’indicateur manufacturier français est au dessus du seuil de 50, indiquant ainsi une évolution robuste de l’activité du secteur alors que l’indice européen se contracte rapidement Sans amélioration en décembre. La situation est similaire en Allemagne.
Si l’on prend l’indice synthétique regroupant les secteurs manufacturier et de services on ne perçoit pas d’inflexion au mois de décembre. Il y a même une amélioration marginale en raison de la hausse de l’indice des services où l’activité courante reste élevée et les anticipations robustes.
Les signaux, même dans le détail ne suggèrent pas d’inflexion rapide de l’économie française. Les indicateurs de commandes ne s’écartent pas du profil constaté ces derniers mois et l’emploi continue de s’accroître en phase avec l’emploi effectivement constaté.
La lecture des indicateurs macroéconomiques ne suggèrent pas pour l’instant un ralentissement marqué de l’activité que ce soit du côté des entreprises ou du côté de la demande.
Pour les premiers, l’indice d’emploi suggère que les chefs d’entreprises ont intégré un choc temporaire dont l’impact ne ferait pas dévier durablement l’économie française (l’indice de l’emploi pour l’ensemble de l’économie est à 52.8 en décembre à comparer à la moyenne de 52.1 constaté sur l’ensemble de 2019).
Du côté de la demande, les commandes reçues par les entreprises ne donnent pas un signal négatif par rapport aux derniers mois. La dynamique de demande n’est pas uniquement conditionnée par la demande étrangère comme le montre le graphe.
Il est peut être trop tôt pour conclure. L’enquête de l’INSEE sur le climat des affaires, qui sera publiée jeudi, sera très instructive. En attendant, le constat à travers cette enquête suggère une capacité d’adaptation de l’économie française bien supérieure à ce que l’on veut imaginer. La mobilisation de chacun, le système social flexible avec les RTT et un système productif plus flexible avec le télé-travail ont peut être apporté des solutions inédites à cette crise sociale. Chacun traine des pieds mais continue à remplir son contrat en espérant que cela ne durera pas trop longtemps.