Les ménages n’aiment pas l’incertitude provoquée par le mouvement social depuis décembre. Il surgit alors que les perspectives étaient très optimistes. Elles le sont moins mais ne présentent pas de rupture néanmoins.
Les ménages français sont préoccupés par la situation de l’économie et de la société. L’indice de confiance calculé par l’INSEE se replie passant de 105 en novembre à 102 en décembre. Le chiffre reste au-dessus de sa moyenne historique qui est à 100.
Jusqu’au mois de novembre, les français avaient la perception d’une amélioration continue de l’économie depuis le point bas de la fin 2018. Ce qui est particulier dans le cas présent est que par le passé, les grands mouvements sociaux s’observaient généralement après une forte baisse de l’indice de confiance. Ce n’est pas le cas en décembre 2019.
Les français restent plutôt optimistes mais ils s’interrogent sur le futur des retraites et sur les conséquences immédiates du mouvement social. Les tendances haussières sur l’emploi ou sur le niveau de vie s’infléchissent.
Pour que cette situation ne se transforme pas en fragilité il faut qu’une solution soit trouvée pour que l’économie française puisse continuer à fonctionner de façon efficace. Si jusqu’à présent, la croissance hexagonale est un peu plus robuste que celle de ses partenaires européens, c’est en raison du soutien de la demande résultant de la politique économique. Celle ci permet d’amortir d’éventuels chocs externes résultant de la contraction du commerce mondial.
Si la crise sociale se prolonge, ne doutons pas que la demande domestique se fera plus timorée et l’économie française plus dépendante des fluctuations globales. Compte tenu des incertitudes internationales, notamment depuis le début de l’année, ne doutons pas que cela se traduirait par une inflexion supplémentaire de cet indicateur de confiance et un report des dépenses de consommation par prudence face à l’environnement.
Les engagements du président de la république sur les impôts locaux et les effets de redistribution résultant du mouvement social des gilets jaunes avaient, à la fois, dopé le pouvoir d’achat et relâché les inquiétudes sur le marché du travail.
Le nombre d’emplois salariés nouveaux depuis le début de l’année a été considérable. 196 000 emplois salariés ont été créés durant les 3 premiers trimestres de 2019 contre 97 000 sur la même période en 2018. Cette perception de l’économie française se traduisait par un fort optimisme concernant, notamment pour chacun, sa situation personnelle dans le futur. L’indicateur retraçant cette perception était, en septembre et en novembre, au plus haut depuis juillet 2007.
Les chiffres du mois de décembre sur la perception du futur tempèrent cet optimisme mais sans pour autant engendrer une rupture brutale. Les indicateurs présentés ci-contre restent voisins de la moyenne historique de chacun d’eux.
On observe la même allure sur la perception du marché du travail mais avec un niveau bien au dessus de sa moyenne de long terme. Cela traduit les progrès faits sur les créations d’emplois.