L’usure progressive du cycle montre que l’économie française n’est pas complètement perméable à la dynamique globale médiocre. La crise sociale a peu d’impact
La situation de l’économie française reste robuste à la lecture des indicateurs de conjoncture publiés par l’INSEE. La crise sociale traversée par l’économie française n’affecte pas l’allure des données économiques mesurées par les enquêtes.
Ainsi l’indice de Climat des Affaires s’est il inscrit à 104.5 au mois de janvier après 105 en décembre. L’allure moyenne de l’économie est associée avec un indice à 100 par construction. L’économie française va mieux que sa tendance moyenne.
Dans le détail, le secteur industriel se cale sur sa tendance de long terme, s’inscrivant à 100. Cela n’est pas incohérent avec la récession manufacturière observée dans le monde et à laquelle l’économie française échappait jusqu’à présent. Dans le détail, on notera que dans l’enquête trimestrielle sur l’industrie, publiée aussi ce matin, le taux d’utilisation des capacités de production a convergé vers sa moyenne de long terme depuis deux ans avant de s’y poser. Dans le même temps, les difficultés de recrutement restent très élevés. D’ailleurs, la dynamique de l’emploi mesuré mensuellement est aussi au-dessus de sa moyenne. Les entreprises françaises continuent de recruter sur une grande échelle mais elles ne trouvent pas forcément.
La dynamique des services est forte avec un indice à 107, très au-dessus de sa moyenne historique à 100.
La distribution est un peu en rupture mais on ne peut pas imputer ce repli à la situation sociale puisque la série est assez volatile.
La dynamique de l’économie repose davantage sur sa demande interne que sur une amélioration du commerce mondial
L’économie française bénéficie d’une politique économique visant à réduire l’impact des fluctuations globales sur l’hexagone. Les mesures prises sur le marché du travail provoquent une capacité de réaction du marché du travail à l’activité plus rapide que par le passé. Les ordonnances de septembre 2017 et la baisse des charges en 2019 permettent de comprendre cette plus grande réactivité du marché du travail
Cette dynamique nouvelle accroit la solvabilité des ménages via la hausse de l’emploi et de l’ensemble des revenus que cela provoque. (sur ce point, la dynamique de l’emploi en France est en opposition avec celle, médiocre, constatée récemment en Allemagne).
Ce support de la demande interne est en outre accentué par les mesures prises au début de l’année 2019 relatives aux primes défiscalisées, à la hausse de la prime pour l’emploi ou à la baisse de la fiscalité (taxe d’habitation).
Dans une économie moins sensible aux fluctuations internationales que l’Allemagne, le renforcement de la demande interne permet de limiter le risque sur la croissance. Cela va continuer encore un peu. C’est pour ces raisons que la France n’a pas été emportée par la récession manufacturière globale et c’est aussi pour cela que les troubles sociaux n’ont pas un impact fort sur l’allure de l’économie française.