L’activité française est moins dynamique. Elle est rattrapée par l’environnement international toujours incertain. La demande interne à l’aune d’un emploi qui continue de progresser apparait cependant moins susceptible de compenser ces chocs externes.
La France se normalise un peu.
Les indicateurs français publiés ce matin sont contrastés. La production industrielle chute fortement au mois de décembre en se repliant -2.8%. Sur le dernier trimestre de 2019, elle baisse de -2.35% après déjà -4.4% durant l’été. En revanche, l’emploi privé a continué de progresser. Il augmente de 40 700 sur le dernier trimestre et de 210 000 sur l’ensemble de l’année après 163 000 en 2018. Dans le même temps le taux de salaire de référence progressait sur un an de 1.7% au dernier trimestre de 2019 comme au trimestre précédent. En raison d’une inflation plus réduite, les salariés ont des gains de pouvoir d’achat.
La production industrielle et le PIB ont des allures cohérentes. Le repli de la production industrielle au cours des deux derniers trimestres est compatible avec la baisse du PIB au 4ème trimestre.
Au regard de l’acquis à la fin du dernier trimestre 2019 (-1.9%), le premier trimestre 2020 sera sur une allure réduite surtout si le contexte international reste incertain. Certes les enquêtes sont relativement bonnes en janvier mais elles n’avaient pas bien anticipé ce repli de l’activité en décembre. N’en tirons pas de conclusions hâtives.
L’emploi privé a continué de progresser à la fin de l’année 2019. Il augmente de 40 700 sur les trois derniers mois de l’année après 33 200 durant les mois d’été.
Il est stable dans l’industrie sur le trimestre, s’améliore un peu dans la construction mais la plupart des emplois nouveaux sont dans les services (sans avoir le détail hors intérim). L’intérim recule encore un peu.
La dynamique de l’emploi est robuste et devrait se prolonger encore si l’on suit l’enquête Markit dans sa composante Emploi. Gardons cependant à l’esprit que c’est un indicateur retardé de l’activité. Cela a l’avantage de lisser la dynamique puisque les emplois nouveaux engendrent des revenus qui alimentent la demande mais la décision d’embauche est souvent plus ancienne.
Le salaire de référence augmente de 1.7% sur un an au dernier trimestre.
Au regard de l’évolution de l’indice des prix hors tabac qui progresse moins vite, cela traduit à nouveau des gains de pouvoir d’achat pour les salariés. Cela permet de lisser le cycle économique et avec la hausse de l’emploi de compenser les effets négatifs de l’environnement international.