Le coronavirus est un risque collectif. Il pourrait accentuer la demande de sécurité sociale aux USA et peser sur l’équilibre politique à la veille des présidentielles
L’irruption du coronavirus change les équilibres économiques et politiques dans tous les pays du monde. Le ralentissement de la croissance et le risque d’une récession globale sont des chocs durables créant une incertitude forte sur l’emploi et le pouvoir d’achat.
Sur le plan politique, l’impact sera plus long à se dessiner car pour l’instant le phénomène est trop limité et apparaît exogène à un pays sauf peut être pour la Chine. On note cependant que Horst Seehofer, le ministre de l’intérieur allemand, a fait les démarches pour tester les demandeurs d’asile.
c’est aux Etats-Unis que la situation va être la plus intéressante dans les prochaines semaines si l’épidémie n’est pas enrayée. Le gouvernement veut, dans la durée, réduire les supports collectifs à la santé comme Medicare et Medicaid afin de limiter la dérive budgétaire fédérale. En d’autres termes, l’administration actuelle ne souhaite plus prendre en charge collectivement et totalement les soins de santé. Chacun devra, encore plus que maintenant, prendre en charge sa propre santé.
L’épidémie de coronavirus qui commence à toucher les USA est un phénomène global qui n’est en rien individualisable. Chacun peut tout faire pour réduire son exposition mais l’ensemble est plus large que cela. Ce risque ne pourra pas être assuré à l’échelle de chacun des américains. Certains ne le souhaiteront pas et d’autres n’en auront pas les moyens. Pourtant c’est un risque collectif qui dépasse les clivages. Il faudra une mobilisation collective pour y faire face comme cela pourrait être le cas notamment en Europe.
L’accentuation de ce risque collectif pourrait faire basculer les américains dans le camp de ceux souhaitant un système de sécurité social collectif.
La Chine, honnie par l’actuelle administration, pourrait avoir, sans le vouloir, un rôle inattendu.