Le FMI est pessimiste pour 2020 mais sûrement trop optimiste pour 2021 en anticipant un rebond excessif puisque la croissance attendue est 4 fois supérieure à la croissance potentielle de l’économie française.
Dans ses nouvelles prévisions, le FMI indique qu’il attend, pour la France, une contraction de -12.5 % du PIB en 2020 et qu’il anticipe une reprise de 7.3% en 2021.
Ce profil est intéressant mais il parait un peu pessimiste pour 2020 et trop optimiste pour 2021.
Il semble ne pas tenir compte du rebond relevé par l’Insee en mai et juin. Dans sa dernier note de conjoncture, l’Insee constate qu’en moyenne au mois de juin l’économie française tourne à 88% de ses capacités contre 71% en avril.
On peut s’interroger sur deux points dans cette prévision.
Inversion de tendance au deuxième semestre ?
En prenant les données publiés par l’Insee on peut définir, pour le premier semestre, un profil pour l’économie française puis se projeter sur la deuxième partie de l’année.
La graphe ci-dessous reprend le schéma déjà publié ici en le simplifiant.
A partir de la situation actuelle caractérisée par la ligne verticale, je ne présente que deux rayons. L’un qui converge vers 100 % des capacités à la fin de l’année. L’autre rayon suggère le maintien de l’activité au niveau de fin juin (90). Dans ce dernier cas la contraction de l’économie serait de -11.5% pour l’ensemble de l’année 2020.
Si la contraction est de -12.5% pour 2020, cela signifie qu’à la fin du mois de décembre, la situation sera plus dégradée qu’en juin en prenant mon scénario de stabilité comme référence.
Les capacités qui étaient utilisée à à 90% fin juin le seraient moins en décembre. On peut comprendre ce chiffre dégradé par le risque de faillite qui pourrait s’accroître nettement au cours des mois d’été au fur et à mesure du retrait de l’Etat dans le financement des mesures exceptionnelles.
Un acquis faible fin 2020 mais une croissance forte en 2021
Lorsque la France reste à 90 tout au long du deuxième semestre, l’acquis de croissance pour 2021 à la fin 2020 est de 1.7%. Si la contraction est de -12.5% alors l’acquis à la fin 2020 pour 2021 sera plus faible.
Si je prends l’hypothèse d’un repli de -11.5% avec un acquis 1.7% auquel je rajoute 1.4% qui est la croissance tendancielle de l’économie française alors la croissance pour 2021 est de 3.1%
Avec un acquis équivalent, mais que l’on sait trop fort puisque la contraction attendu est de -12.5%, la croissance spécifique à 2021 pour atteindre la prévision du FMI à 7.3% serait de 5.6%. L’impulsion de croissance serait alors 4 fois plus rapide que la croissance tendancielle à l’économie française. Cela paraît excessif.