L’Insee prévoit une contraction de -9% en 2020, ce qui serait compatible avec le retour sur le niveau du PIB de 2019 dès 2023. C’est l’hypothèse que j’avais évoqué (ici) au début du mois de juillet. L’Insee indique encore beaucoup d’incertitudes avec le regain du risque sanitaire alors que le rattrapage sur la consommation de biens a eu lieu mais pas sur les services (tourisme notamment).
L’important pour y faire face sera le comportement du marché du travail. Il y a eu déjà 715 000 suppressions d’emplois au premier semestre. L’Insee est optimiste sur la deuxième partie de l’année en attendant une stabilisation du nombre d’emplois.
La plan du gouvernement, en repoussant notamment la date de fin du chômage partiel, permettra de limiter les risques sur le revenu des français réduisant le risque de catastrophe sur la conjoncture.
Dans sa nouvelle note de conjoncture, l’Insee a confirmé son scénario du 8 juillet dans lequel elle indiquait un rattrapage significatif après la sortie du confinement. L’institut confirme ses attentes d’une contraction de 9% pour l’ensemble de l’année avec le profil suivant: repli fort lors de la période du confinement puis rebond significatif lorsque les contraintes sont levées puis retour sur une évolution plus modérée. Cela se traduirait par une contraction de -5.3% au premier trimestre, de -13.8 % au deuxième avant la reprise de 17% au troisième et de seulement 1% durant les trois derniers mois de l’année.
En prenant ce scénario et en intégrant l’acquis de fin d’année pour 2021 et une croissance de 1.4% en tendance, alors le PIB convergerait vers son niveau de 2019 au cours de l’année 2023.
Par la suite j’ai maintenu l’hypothèse d’une croissance de 1.4%.
Le profil traduit un rattrapage sur la consommation de biens après la sortie du confinement avec associé à cela une reprise rapide de la production industrielle. C’est une situation habituelle en sortie de récession. Les consommateurs se restreignent pendant la contraction de l’activité mais dépensent à nouveau lorsque les contraintes s’estompent. (On repousse par exemple l’achat d’un bien durable (auto par exemple) tant que la situation est contrainte. Sur ce marché de l’automobile, l’aide du gouvernement a nettement contribué à ce rebond). Ce qui est nouveau dans le schéma de la crise actuelle est la situation dans les services. Les contraintes sanitaires pèsent encore lourdement et le tourisme, tellement important en France, n’a pas l’allure habituelle.
Le renouveau des risques sanitaires et le rattrapage effectué sur le secteur des biens créent de l’incertitude au risque d’inhiber les comportements. C’est ce qui était attendu.
Cela se traduira, pour l’Insee, par une stabilisation de l’emploi au deuxième semestre après une perte de 715 000 emplois sur les six premiers mois de l’année. C’est une vision plutôt volontariste car la grande crainte conjoncturelle de la rentrée et la hausse du risque de faillite.
Cette attente sur le profil de l’emploi se traduira par une hausse temporaire du taux de chômage à 9.5%