L’emploi du secteur privé a vivement augmenté au deuxième trimestre 2021. Les créations d’emplois sur le premier semestre 2021 compensent les pertes d’emplois de 2020. C’est une dynamique de rattrapage robuste qui forcément se modèrera mais qui valide la politique économique menée.
239 500 emplois ont été créés dans le secteur privé au deuxième trimestre 2021. Au cours des trois premiers mois de l’année, 91 300 emplois avaient été créés. Depuis le début de l’année, le secteur privé compte 330 800 emplois nouveaux en plus. Cela compense les 332 100 emplois qui avaient été détruit en 2020. De fait, le niveau d’emplois est revenu au deuxième trimestre 2021, au-dessus de son niveau moyen de 2019.
Cette performance est bien meilleure que celle de la zone Euro ou que celle des USA pour lesquels le niveau d’emploi à la fin du mois de juin était encore -3.4% au-dessous de la moyenne de 2019.
La politique économique mise en place par le gouvernement français a montré sa pertinence. D’abord parce que la volatilité du marché du travail a été beaucoup plus réduite que celle de l’activité mesurée par le PIB, ensuite parce que les créations massives d’emplois vont générer un montant important de revenus ce qui se traduira par un soutien fort à la demande. Cette dynamique de rattrapage sur le marché du travail et ses conséquences sur la demande vont permettre de réduire le risque sur le profil de l’économie française une fois que les aides du gouvernement auront été réduites. C’était la question préoccupante pour le deuxième semestre de cette année. Avec l’allure observée, le risque d’ajustement à la baisse de l’activité et de l’emploi est réduit. Cela veut dire aussi qu’en raison de la demande engendrée, les fermetures d’entreprises seront plus limitées que ce qui avait anticipé.
Dans le détail, la hausse de l’emploi se constate principalement dans la construction (+5% au-dessus de la moyenne 2019), des services non-marchands (2%) et des services hors intérim (0.4% au-dessus de la moyenne 2019). En revanche, dans le secteur manufacturier, le retard n’est pas comblé (-1.5%). C’est le cas aussi de l’agriculture (-1%) et de l’intérim (-3%). C’est ce dernier point qui est intéressant et qui traduit la dynamique de rattrapage et le retour à la “normale”. Si les entreprises avaient des doutes sur ce retour à la normale, elles embaucheraient des intérimaires pour limiter le risque. Ce n’est pas le cas.
L’emploi est encore néanmoins toujours sous sa tendance d’avant crise. Il faudrait 68 700 emplois nouveaux par trimestre pour la rejoindre à la fin 2025. Avant la crise, le secteur privé ne créait que 53 350 emplois par trimestre en moyenne. Les efforts devront être maintenus pour éliminer ce coût permanent de la crise sanitaire.
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