La problématique de l’électricité est posée en France depuis longtemps, depuis que sa production, conditionnée par le nucléaire, est dépendante, à court terme, de l’efficacité des installations existantes mais aussi, à long terme, de la durée de vie des centrales la produisant.
Un raté dans la production, comme en 2022, oblige la France à importer massivement de l’électricité perdant une grande partie de l’autonomie que les centrales avaient permis.
Aujourd’hui, la problématique est triple:
1 – La demande d’électricité va augmenter en tendance parce que l’électricité tend à être une énergie décarbonée. En conséquence dans un environnement où l’on doit moins consommer d’énergie la part de l’électricité va augmenter.
2 – Le parc nucléaires est en pleine recomposition avec des centrales qui vont fermer et d’autres qui vont être construites (EPR et SNR). La question est celle du timing entre les générations de centrales dans un scenario qui privilégie le scénario N03 avec à terme 50% d’électricité en provenance du nucléaire.
3 – Le renouvelable doit faire le lien entre une demande qui progresse et une production nucléaire qui n’augmente pas franchement à l’horizon 2035.
Dans le rapport sur la Stratégie France Energie Climat, on dispose de jalons sur les efforts à faire pour résoudre l’équation posée.
Sur les 640 TWh de consommation prévue en 2035, la part du nucléaire sera de 360 à 400 TWh et le reste sera pris par le photovoltaïque (le chiffre est en accélération mais moins que d’autres pays européens (Pays-Bas, Espagne, Allemagne ou Pologne). Sur l’éolien les objectifs de hausse sont limités avec en plus de nombreux risques de recours.
La dynamique est limite pour satisfaire la demande tant que les nouveaux réacteurs ne seront pas opérationnels. Les autres sources de production ne vont pas augmenter (hydraulique et fossiles). Et pour l’hydrogène c’est probablement trop court sur une grande échelle. Le marché de l’électricité va donc rester tendu même si la fermeture des centrales est repoussée au maximum.