Le président Macron a annoncé les étapes de la planification écologique. Ces annonces étaient très attendues pour permettre à la France de converger vers les objectifs qu’elle s’est définie en matière d’émission de CO2.
C’est la première étape.
Sur le graphe, en bas, il faut changer de tendance pour converger vers une baisse de 55% des émissions par rapport à 1990. La France a une dynamique vertueuse mais elle ne l’est pas encore suffisamment pour se caler sur les engagements à l’horizon 2030. C’est pour cela, pour montrer la rupture nécessaire que le détail de la planification était très attendue.
Le plan présenté est encore insuffisant a priori pour se caler sur l’objectif de 2030 car toutes les mesures seront longues à mettre en œuvre et à délivrer un résultat.
5 remarques
1- Les propositions faites, tant sur l’automobile, le RER métropolitain ou encore les pompes à chaleur, sont des accentuations de tendance, pas des signaux de rupture. Il y a deux raisons à cela: l’une est politique en raison de la crise des gilets jaunes que personne ne veut reproduire; l’autre parce qu’il y a l’idée que la technologie permettra de trouver les solutions.
2- Les objectifs sont quand même revus à la baisse concernant la fin du charbon en 2027 alors que le charbon est un gros émetteur. C’est un signal de non-urgence. Les RER métropolitains ont vu leur subvention réduite de 100 millions par rapport aux annonces de juin dernier. C’est décevant.
3- Ce plan n’est pas très long. Il s’arrête avec le mandat de l’actuel président. Pourquoi ne pas l’avoir calé sur la date de 2030 qui est un jalon majeur sur la route de la neutralité carbone puisque la cible des émissions a été calé sur cette date?
4- Beaucoup de détails restent à être publiés: sur l’énergie et le prix de l’électricité (fin d’année voir mon post sur CRE vs EDF), sur la programmation pluriannuelle et la stratégie bas carbone (en octobre), sur un nouveau plan d’adaptation au changement climatique (fin novembre).
Beaucoup reste à faire pour éclairer la lanterne des français sur cette question essentielle
5- La notion d’écologie souveraine est intéressante. C’est une réponse au caractère sans frontière de la crise climatique mais en même temps un recentrage politique sur le territoire. Le paradoxe est à approfondir.