La publication le 20 juin des statistiques sur la consommation et la production d’énergies dans le monde (Energy Institute, BP auparavant) de 1965 à 2023 montre que la transition énergétique n’a pas commencé.
Il faudrait que la consommation d’énergies fossiles diminue pour que le soupçon d’un basculement vertueux soit validé. CE N’EST PAS LE CAS EN 2023.
Plusieurs points
La consommation d’énergies primaires dans le monde (pétrole, gaz, charbon, nucléaire, hydraulique, renouvelable) est au plus haut en 2023. C’est aussi le cas lorsque l’on analyse la consommation d’énergies par habitant. Elle est au plus haut en 2023. L’augmentation de la population globale n’explique pas tout, loin de là
La consommation d’énergies fossiles est au plus haut en 2023. La seule inflexion est la stabilité de la consommation de gaz. Celles du pétrole et du charbon continuent d’augmenter.
La transition énergétique c’est, au pire, de stabiliser la consommation d’énergie, au mieux, de la réduire. C’est aussi substituer des énergies renouvelables à des énergies fossiles afin de réduire les émissions carbonées.
Les énergies renouvelables augmentent, c’est bien mais sans réduction de la consommation d’énergies fossiles cela ne marche pas. On fait tous des efforts pour mettre du renouvelable partout mais sans réduction de la consommation d’énergies fossiles c’est vain pour l’avenir de la planète.
Les générations à venir auront raison de nous en vouloir et la multiplication des évènements climatiques va peut être nous faire prendre conscience collectivement de la nécessité d’agir.
Ce n’est pas gagné car le coût associé à la transition énergétique est élevé et que les gouvernements les plus conservateurs, en Europe et peut être en novembre aux USA, ont tendance à réduire les budgets pour y arriver.
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Philippe Waechter est chef économiste d’Ostrum AM à Paris