Ces conclusions surviennent dans un contexte de négociations tendues à la COP29 à Bakou, en Azerbaïdjan, où les négociateurs ont invoqué le « principe de responsabilité historique » dans leurs discussions sur qui devrait verser de l’argent pour un nouvel objectif de financement climatique – et combien.
94 % du budget carbone mondial pour 1,5 °C (2,800GtCO2) a désormais été utilisé, les émissions cumulées depuis 1850 ayant atteint 2 607 milliards de tonnes de dioxyde de carbone (GtCO2).
Si les pays développés ont utilisé la majeure partie de ce budget, l’analyse montre que les émissions historiques de la Chine ont atteint 312 GtCO2 en 2023, dépassant les 303 GtCO2 de l’UE, tout en restant loin derrière les 532 GtCO2 émises par les États-Unis.
En outre, les 1,4 milliard d’habitants de la Chine sont chacun responsables de 227 tCO2, soit un tiers des 682 tCO2 liées aux 450 millions de citoyens de l’UE – et bien en dessous des 1 570 tCO2 par habitant aux États-Unis.
Ces émissions historiques cumulées sont directement et proportionnellement liées à l’ampleur du réchauffement climatique déjà constaté à ce jour.
Le projet de texte de la COP29 sur le nouvel objectif de financement climatique lie explicitement la responsabilité du réchauffement climatique au financement des « accords de partage des charges » – c’est-à-dire qui devrait payer et combien.
Dans un passage d’un projet publié le 16 novembre 2024, il est fait référence au « principe de responsabilité historique ». Un autre passage indique que les émissions cumulées des pays développés devraient être utilisées comme « proxy de la responsabilité historique du changement climatique ».
Le projet stipule : “Les pays développés parties à l’accord doivent établir des accords de partage des charges pour permettre la réalisation du nouvel objectif de financement climatique sur la base des émissions territoriales cumulatives de CO2… en tant que mesure de la responsabilité historique en matière de changement climatique.”
Une autre option du projet de loi stipule que les pays devraient contribuer au nouvel objectif de financement climatique s’ils font partie des « 10 premiers émetteurs » mondiaux en termes d’émissions cumulées – et s’ils ont un revenu moyen par habitant supérieur à un certain niveau.
Selon ces critères, la question du financement climatique incombera aux pays développés en raison du stock d’émissions cumulées. Mais la Chine pourrait aussi devenir contributeur. En 2009 à la COP15 de Copenhague, pour les pays émergents, ces émissions cumulées encore réduites traduisaient encore une capacité à se développer sans contrainte. L’équilibre changé et désormais un plus grand nombre de pays doivent inscrire leur développement sous la contrainte du changement climatique.
Source: Carbon Brief Lien https://bit.ly/4hPl9Jz