La transition énergétique est aujourd’hui au cœur des préoccupations en Europe, alors que le continent s’engage vers la neutralité carbone d’ici à 2050. Cette ambition nécessite d’atteindre des émissions nettes de gaz à effet de serre (GES) nulles, et elle est essentielle pour répondre aux engagements pris dans l’Accord de Paris.
L’Union Européenne : un plan d’actions et une stratégie ambitieuse
L’un des enjeux majeurs de cette transition est la décarbonation des processus de production. En effet, le capital brun, représenté par des infrastructures et des technologies obsolètes, émet d’importantes quantités de CO2. Il est donc crucial de le remplacer par un capital vert, dépourvu d’émissions de carbone.
La vitesse de la substitution : un facteur déterminant
Une question clé demeure : quelle sera la vitesse de substitution entre ces deux types de capital ? Une substitution rapide entraînerait un ralentissement significatif des émissions, facilitant la convergence vers l’objectif. En revanche, une transition trop tardive conduirait à un ajustement brutal, prolongeant la période de fortes émissions de GES.
L’importance du capital échoué
C’est le capital qui perd de son utilité au fur et à mesure de la transition. Ainsi les centrales électriques à charbon doivent disparaître pour éviter d’alimenter encore les émissions.
Une étude révélatrice
L’Insee a modélisé ces différents éléments à partir de plusieurs trajectoires d’émissions de GES. Ces trajectoires varient de la simple convergence vers la neutralité en 2050, à la mise en œuvre d’une politique de réduction de 55 % des émissions par rapport à 1990, jusqu’à une stratégie encore plus ambitieuse de réduction des émissions de 90 % d’ici 2040. Enfin, les auteurs considèrent un budget carbone à ne pas dépasser.
La dernière trajectoire est la plus efficace avec une substitution immédiate de capital vert au capital brun, permettant une réduction rapide des émissions et facilitant ainsi la transition vers la neutralité carbone. Cette approche entraîne un coût élevé dès le départ avec un fort capital échoué.
Le coût de l’inaction
À l’inverse, moins une trajectoire est contraignante, plus les efforts de substitution sont retardés, ce qui nuit au bien-être général. Nicholas Stern l’avait d’ailleurs souligné dans son rapport de 2006 : plus nous tardons à nous adapter, plus le processus devient coûteux. L’urgence d’agir devient donc évidente.
Un choix crucial : aujourd’hui ou demain ?
Cependant, ce dilemme entre agir aujourd’hui ou reporter à demain reste complexe. Combien sommes-nous prêts à sacrifier notre présent pour garantir un avenir durable ? Une trop grande préférence pour le présent pourrait avoir des conséquences catastrophiques pour les générations futures. Ce délicat arbitrage se manifeste dans les décisions politiques que nous prenons actuellement.
Source Insee Lien https://bit.ly/3EpXU9m