“Mais à leur manière, les Européens ont créé un endroit où ils se voient garantir des droits sur ce que les autres désirent : la vie, la liberté et la poursuite du bonheur.” Voici la conclusion d’un article récent paru dans “The Economist”
Dans un monde où les règles changent brutalement, l’Europe doit se battre pour conserver ses atouts. Dans de nombreux pays, les libertés sont en danger, le pouvoir devient fort et les oligarchies dominent. Ce n’est pas le cas en Europe.
L’Europe doit être au cœur de ce nouvel équilibre qui dé dessine. Elle doit rassembler ses forces avant de se redéployer. Les forces en les faibles ses s’articuleront autour de 4 axes.
Le premier est celui des institutions avec deux priorités qui doivent faciliter l’autonomie de l’Europe.
L’Union des Marchés de Capitaux renommée Saving and Investment Union (SIU) a pour objectif de maintenir en Europe les 300 milliards d’épargne correspondant au surplus du compte extérieur. Cette épargne doit trouver les véhicules qui la maintiendront en Europe tout en finançant l’investissement.
La deuxième priorité est le marché intérieur complet afin de disposer d’un vaste marché permettant des effets d’échelle et facilitant l’émergence de champions européens pour ne plus dépendre autant des technologies étrangères. L’Europe doit pouvoir exister par sa technologie
Le deuxième axe est celui de l’innovation qui doit permettre de faire émerger dés technologies de pointe et améliorer ainsi la productivité de l’Europe. Les gains de productivité sont la condition nécessaire pour augmenter les revenus dans la durée. Ceux de l’Europe sont insuffisants, expliquant la divergence de trajectoire avec les Etats-Unis. C’est ce qu’expliquait Mario Draghi dans son rapport. Une composante de cet axe sur l’innovation est le développement militaire On se souvient dans les années 1960 de la dynamique commune aux Etats-Unis entre le militaire et l’industrie. L’Europe doit favoriser les chevauchements entre ces deux branches.
Le troisième axe est l’énergie. C’est un point faible puisque l’Europe importe la majeure partie de son énergie fossile qui représente 70 % de sa consommation primaire d’énergie. Le renouvelable s’est développé rapidement après la crise de 2022 et assure désormais une contribution supérieure à celle des énergies fossiles dans la production d’électricité. Il faut aller plus loin. Le nucléaire est un choix remis au goût du jour pour pouvoir stabiliser la production d’électricité lorsque les conditions ne favorisent pas le renouvelable.
Le quatrième axe est le défi démographique résultant du vieillissement rapide de la population. Ce vieillissement pèse sur la dynamique de croissance et pénalise notre capacité à innover tout en posant des questions majeures sur la répartition des revenus entre actifs en non actifs mais aussi sur la nature des flux de populations étrangères pour permettre l’innovation en rajeunissant la population