Verbatim de ma chronique du jour
Le chiffre des inscrits à Pôle Emploi en Janvier fait débat. Le nombre d’inscrits en catégorie A, soit les personnes inscrites mais n’ayant pas travaillé du tout, est en recul pour le première fois depuis le mois d’aout dernier. Dans le même temps, lorsque sont intégrés ceux ayant travaillé soit moins soit plus de 78 heures, le nombre augmente. Dès lors chacun choisira le chiffre qu’il souhaite mettre en avant.
Au regard des indicateurs de conjoncture, on ne peut pas spontanément imaginer que le marché du travail reparte à la hausse. L’indice du cycle des affaires calculé par l’INSEE est au même niveau de novembre 2014 à février 2015. Ce niveau est encore assez sensiblement au-dessous de sa moyenne historique. Les attentes plus positives sur la conjoncture en 2015 ne se retrouvent pas encore dans les enquêtes et pas non plus sur les chiffres de Pôle Emploi
Cependant, quand on regarde dans le détail, on s’aperçoit qu’il y a des éléments positifs même lorsque l’on prend en compte l’ensemble des inscrits à Pôle emploi y compris ceux qui ont travaillé soit moins soit plus de 78 heures..
On sait que les chiffres de pole Emploi mélange toutes sortes de situation. Il y a les inscrits qui débarquent pour la première fois sur le marché du travail, il y a ceux qui viennent d’être licenciés ou ceux dont le contrat n’a pas été renouvelé. Il y a aussi ceux qui sortent de pôle emploi parce qu’ils ont retrouvé un emploi ou ceux qui sont sortis pour des raisons administratives. Cet ensemble de chiffres additionnés ou soustraits est difficile à interpréter car l’ensemble est très hétérogène.
C’est pour cela que je m’intéresse davantage aux chiffres qui peuvent traduire un comportement lié à l’activité et au marché du travail.
Il y a deux critères, l’un sur les entrées à Pole emploi, l’autre sur les sorties.
Sur les entrées je regarde la fin des contrats en CDD, la fin des missions d’intérim et les licenciements économiques. Sur les sorties, ce sont les reprises d’emplois qui m’intéressent.
Sur le premier point, lorsque l’on somme les fins de CDD, de mission d’intérim et les licenciements économiques on relève que le chiffre de janvier 2015 est le plus faible enregistré depuis le début de la série en 1997. Les chefs d’entreprise ne souhaitent pas se séparer de leurs salariés. C’est un changement fort car, après une longue stabilité de cet indicateur en 2013 et jusqu’à l’été 2014, il avait franchement progressé au début de l’automne dernier.
En revanche du côté des reprises d’emplois le signal reste faible. Il n’y a pas de rupture, le chiffre est proche de la moyenne constatée depuis l’été 2014.
Dès lors la baisse des inscrits suite à la fin de contrats de travail temporaires traduit un renouvellement de ces contrats. Cela peut refléter de meilleures perspectives pour les chefs d’entreprises même si cela ne se constate pas encore par des embauches en progression. C’est cela qu’il faut retenir, le marché du travail est peut être en train de s’améliorer parce que les perspectives des chefs d’entreprises sont un peu meilleures. Cela ne se lit pas encore pleinement et de façon explicite dans les enquêtes de conjonctures mais le comportement de ces chefs d’entreprise sur le marché du travail peut trahir la perception d’une embellie.