Les prix à la consommation, en France, ont augmenté de 0.7% en mars comme au mois de février. Sur un an, le taux d’inflation est de -0.1% contre -0.3% en février. Je n’attends pas de retour durable en territoire positif au cours des prochains mois.
A court terme, l’évolution à la hausse de l’indice des prix, en mars, traduit les effets habituels de sortie de la période de solde.
Sur le premier graphe on observe les contributions par grands postes à l’évolution mensuel de l’indice des prix. Le bâtonnet bleu représentant le secteur manufacturier était en forte baisse en janvier (soldes) et remonte en février et mars. L’impact est nettement plus important qu’en février car les soldes ne mordent plus du tout en mars.C’est cependant le seul poste en progression. La somme des contributions des autres postes n’est que de 0.14% dont 0.08% pour l’énergie
Le deuxième graphe montre l’effet saisonnier des soldes sur le prix des biens manufacturés. Parmi ces biens manufacturés ce sont principalement les postes liés à l’habillement et aux chaussures qui s’ajustent. On observe des mouvements similaires sur l’ensemble de l’échantillon. On constate que même si désormais l’effet du mois de janvier est plus fort, l’impact total reste proche de 0. Pour 2015 il est légèrement négatif après simplement 3 mois. En 2013 et 2014 l’impact était aussi sensiblement négatif.
Sur un an, le taux d’inflation est négatif à -0.1% et le taux sous-jacent à 0.2%. Contrairement à 2009, le repli du taux d’inflation est accompagné d’une inflexion forte et durable du taux sous-jacent
Ce qui est préoccupant est la structure des contributions à ce taux d’inflation. Le graphe ci dessous. Sur les 5 postes principaux, 2 ont une contribution négative, l’énergie et le secteur manufacturier, 2 ont une contribution nulle, l’alimentaire et le tabac, et seul le secteur des services a une contribution positive mais faible. Si les salaires dans le secteur des services continue de ralentir, on ne peut exclure une contribution plus réduite.
L’indicateur à suivre reste néanmoins celui qui fait la somme des composantes internes et non volatiles de l’indice des prix. Cette composante, en mars, est toujours très réduite mais c’est celle-ci qu’il faut scruter pour percevoir les menaces de déflation. Il n’y a pas de tensions sur l’appareil productif en France. L’inversion sera longue à se dessiner.
Le dernier point est celui de l’impact du pétrole. Le graphe ci dessous reproduit la contribution de l’énergie au taux d’inflation, le prix du Brent en euro en variation annuelle et l’évolution de cette variation si le prix du baril restait au même niveau qu’en mars tout le reste de l’année.
On observe que la contribution devrait repartir à la baisse au cours des prochains mois et tirer à nouveau le taux d’inflation vers le bas. Une baisse du prix du pétrole aurait un effet encore plus marqué.