L’indice ISM du secteur manufacturier n’était pas tombé sous le seuil de 50 depuis novembre 2012. Il avait alors été calculé à 48.9 avant de rebondir à 50 en décembre. L’épisode de novembre 2015 durant lequel l’indice est tombé à 48.6 sera -t-il similaire? C’est la première interrogation.
L’autre question est que cette faiblesse de l’activité manufacturière ne va pas pousser la Fed à agir dans la précipitation. Depuis 1986, la banque centrale américaine n’a jamais remonté son taux de référence lorsque l’ISM manufacturier est en dessous du seuil de 50.
La probabilité de voir la Fed changer de stratégie s’est nettement atténuée après la publication de l’indicateur (inférieure à 50%)
Le repli de l’indice ISM, le 5ème consécutif, s’est opéré via la baisse des commandes, des stocks et de la production. On notera que sur les 4 derniers mois les commandes ont baissé à 3 reprises)
Les commandes se contractent désormais avec un niveau qui est passé sous le seuil de 50 (48.9) pour la première fois depuis novembre 2012 (48.9).
Néanmoins en raison de la baisse des stocks, le ratio Nouvelles Commandes sur Stocks reste au delà de l’unité suggérant qu’il y aura malgré tout un effet positif sur l’activité (le recul des stocks ne permet pas de satisfaire les commandes même si celles ci sont en repli). Le niveau du ratio n’est cependant pas compatible avec une accélération de l’activité. En 2012 ce ratio n’avait pas la même allure. Il avait déjà touché un point bas et était en phase d’amélioration.
L’allure n’est pas similaire aujourd’hui. On notera cependant que les commandes en attente sont réduites (43) comme c’était le cas en novembre 2012 (41). Cela n’avait pas empêché le petit rebond de décembre.
Les commandes étrangères continuent de se contracter et cela devrait être compatible avec une faiblesse des exportations (même s’il y a une petite divergence à court terme)
Le dernier point est qu’il n’y a pas de pressions sur les prix. L’indice est à un niveau très bas, très en dessous de sa moyenne historique. Ce n’est pas sur cet argument que la Fed pourra intervenir.
Même s’il y a une similarité avec novembre 2012, la situation actuelle montre une conjoncture manufacturière très fragile et une dynamique très réduite. Cela reste cohérent avec l’idée que le point haut du cycle est passé.(voir ici).
Il reste le rapport sur l’emploi de novembre qui sera décisif mais dans un cadre désormais très fragile.