Ce texte est le verbatim du podcast publié ce matin à 8h (ici)
La conjonction d’un euro plus compétitif, d’un prix du pétrole à 70 dollars et d’une politique monétaire volontariste sera un soutien fort pour la conjoncture de la zone Euro.
Pour l’instant, cette conjoncture n’est pas bonne. Les enquêtes du type PMI/Markit montrent une grande fragilité alors que, dans le même temps, le moral des ménages s’infléchit.
La baisse de l’euro va avoir deux effets
D’abord il redonnera de la compétitivité aux entreprises européennes. Au regard de leurs performances récentes, la France et l’Italie en profiteront davantage car leurs résultats à l’exportation ne sont pas fameux. Cela permettra aussi d’exporter à l’extérieur de la zone les progrès de compétitivité qui ont été fait dans certains pays. Je pense notamment à l’Espagne. La baisse de l’euro facilitera l’exportation de ces gains, surtout si l’euro file vers 1.2 contre dollar rapidement.
Chaque pays bénéficiera d’une impulsion qui donnera un coup de fouet à sa production et permettra la mise en œuvre d’une dynamique cyclique plus homogène entre les pays de la zone puisque ceux-ci échangent beaucoup. Un effet d’accélération de l’activité devrait résulter de cette complémentarité.
La baisse du prix du pétrole va améliorer les marges des entreprises et redonner du pouvoir d’achat aux ménages. Depuis le début de l’année le prix du pétrole a reculé de près de 30% en euro. Le mouvement de repli est très récent et cela se sentira progressivement dans les conditions d’achat.
Un tel repli du prix correspond à un transfert considérable des pays producteurs vers les pays consommateurs. Cette situation améliorera la dynamique interne des économies de la zone et viendra en complément de l’impulsion provenant de la baisse de l’euro.
Le troisième aspect est le maintien dans la durée d’une politique monétaire très accommodante associée à un transfert de risque du système bancaire vers la BCE. Cela fera baisser les primes de risque et améliorera les conditions de crédit dans l’ensemble des pays de la zone. Là aussi un relais pourra être pris pour accentuer les deux autres éléments mentionnés.
Cette combinaison à 3 dimensions devrait se traduire par une trajectoire plus robuste de l’économie de la zone Euro. On doit cependant éviter à tout prix un choc négatif qui détruirait l’ensemble comme cela a été le cas au Japon avec la hausse de la TVA
Ces éléments faciliteront l’ajustement du secteur privé. Il était temps car pour l’instant c’est lui qui a été contraint; limitant ainsi la capacité de rebond de l’économie de la zone Euro.
Une reprise dans la durée s’opère via le secteur privé et les conditions tendent à être réunies pour y arriver.