Verbatim de ma chronique matinale
Une croissance plus rapide en 2015 est fort probable selon la dernière note de conjoncture de l’INSEE.
L’acquis serait de 0.7% à la fin du premier semestre et une croissance de 1% est probable pour l’ensemble de l’année 2015.
L’INSEE suggère qu’au premier semestre un certain nombre de facteurs vont jouer favorablement sur l’économie française.
Des facteurs extérieurs d’abord qui créeront une impulsion sur l’activité. Ce sera le cas avec la baisse de l’euro et le repli durable du prix du pétrole. L’effet de ces 2 baisses serait de l’ordre de 0.4 point de PIB au premier semestre.
Elles permettront une hausse du pouvoir d’achat des ménages, une remontée des marges des entreprises et une amélioration de leur compétitivité.
Il y a aussi des éléments de politique économique. La consolidation budgétaire sera moins marquée en 2015 et cela s’observera notamment du côté des entreprises avec le plein fonctionnement des mécanismes de réduction des charges associés au CICE et au pacte de responsabilité.
L’INSEE suggère une légère accélération des dépenses des ménages et un investissement des entreprises qui repartirait marginalement à la hausse. En revanche l’investissement des ménages continuerait de pénaliser la croissance même si c’est à un rythme beaucoup plus réduit qu’en 2014.
L’amélioration de l’activité se traduira par une reprise de l’emploi sur l’ensemble du premier semestre mais ce sera encore insuffisant pour faire baisser le taux de chômage.
Le taux d’inflation attendu restera voisin de 0% sur les 6 premiers mois de 2015. La baisse du prix de l’énergie est un élément clé pour comprendre ce taux d’inflation nul. Cependant, le taux d’inflation sous-jacent est lui aussi très réduit car il n’y a pas encore assez de tensions au sein de l’économie française pour inverser sa trajectoire. Il faut que la reprise s’inscrive davantage dans la durée pour voir apparaitre des pressions nouvelles.
Ce scénario de reprise est il réaliste?
OUI
Le scénario que j’ai exposé dans cette chronique il y a quelques semaines reposait sur les mêmes ingrédients.
L’économie française comme celle de la zone Euro a besoin d’impulsions externes pour changer de trajectoire.
La baisse de l’euro et le repli profond et durable du prix du pétrole sont les éléments clés de cette amélioration. Ensuite la politique économique doit faciliter et amplifier la reprise. C’est ce que permettra le CICE et le pacte de responsabilité.(mais il faudra éviter une mesure nouvelle et contraignante du type de la hausse de la TVA au Japon qui a fait passer l’économie de la reprise de croissance à la récession longue)
La trajectoire de l’économie française pourrait ainsi enfin sortir de la quasi-stagnation observée depuis le premier trimestre 2011 puisque depuis cette date le taux de croissance n’est que de 0.4% en moyenne (taux annualisé). (on observe bien la rupture sur le graphique)
L’économie française peut enfin retrouver une dynamique un peu plus robuste mais il ne faudra pas oublier, une fois celle ci mieux installée, que des réformes doivent être faites afin que cette amélioration s’installe dans la durée et créer ainsi les conditions d’une dynamique plus autonome.
Mais pour cela il faut d’abord de la croissance et c’est ce que l’on observera en 2015.