Verbatim de ma chronique du jour
La croissance chinoise aura été de 7.4% pour l’ensemble de l’année 2014. Ce chiffre est à comparer à la progression de 7.7% observé en 2013 et à la prévision de 7.5% par les autorités.. La comparaison entre le dernier trimestre 2014 et le dernier trimestre 2013 est un peu moins favorable à 7.3%.
Ces chiffres sont bien inférieurs à ceux qui était observés auparavant et dont la lecture indiquait une croissance moyenne de 10%. Ce n’est plus le cas et ce ne sera pas le cas avant longtemps.
L’économie chinoise est soumise à une triple contrainte et c’est cela qui va tirer sa croissance vers le bas au cours des prochaines années. D’ailleurs, cette nuit le FMI a revu à la baisse la croissance attendue en Chine pour 2015 à 6.8% et à 6.3% pour 2016.
Les trois contraintes sont les suivantes
La première est le besoin de rééquilibrer le processus de croissance vers le marché domestique. Cette réallocation des ressources prend du temps. Au delà du souhait de passer d’une économie tirée par l’investissement et l’exportation à une économie basée davantage sur la consommation il faut des changements de comportement. Il faut construire des institutions pour réduire l’incertitude du consommateur sur sa retraite sur la prise en charge des accidents de la vie. Durant cette transition la croissance est forcément plus réduite.
La deuxième raison est que le développement rapide de l’économie chinoise a provoqué d’importants déséquilibres qui ne sont pas résorbés. L’immobilier a été un moteur essentiel de la croissance mais s’est développé trop rapidement. Aujourd’hui les prix chutent un peu partout et incitent à réduire l’investissement. La dette accumulée est importante notamment du coté des entreprises publique et réduit la capacité d’adaptation de l’économie chinoise. Ceci est d’autant plus pénalisant que les taux d’intérêt réels sont très élevés en raison de la baisse rapide des prix de production. Cela n’incite pas à l’investissement. D’ailleurs en raison des surcapacité l’investissement n’est pas à la fête
En d’autres termes, l’héritage est très lourd et réduit l’agilité de l’économie chinoise pour s‘adapter au nouveau modèle de croissance
Le troisième point est que la capacité de relance du gouvernement est limitée. En 2009, la relance chinoise s’était traduite par d’importants investissements souvent inutiles et dont le financement est à relier au développement spectaculaire du shadow banking. Devant la difficulté des autorités chinoises à maitriser celui ci il est peu probable qu’ils renouvellent ce type d’expérience.
Les contraintes vont être relâchées pour faciliter la croissance et la politique monétaire va devenir encore plus accommodante mais il faudra digérer ce passé et cela prendra du temps. La croissance chinoise va ralentir encore ce qui limitera toute hausse intempestive sur le prix des matières premières.
La dynamique qui avait été mise en place durant la première décennie des années 2000 et qui avait irradié l’économie globale ne fonctionne plus. C’est une raison majeure à cette situation complexe dans laquelle se trouve l’économie mondiale.