Verbatim de ma chronique du jour
Dans le bras de fer entre la Grèce et la zone Euro c’est la Grèce qui a craqué. Mercredi elle devrait faire, selon la presse internationale(ici, ici et ici), une demande d’extension de ses prêts de 6 mois avec des conditions qui devront être discutées.
C’est un changement majeur.
Dans sa requête la Grèce s’appuie sur un projet de communiqué de presse qui aurait été préparé par la commission européenne sous les instances de Pierre Moscovici et donnant d’éventuelles marges de manœuvres à la Grèce notamment dans la gestion de ses finances publiques.
La demande faite et sous condition de la signature de l’Eurogroup pourra permettre à la Grèce de passer l’échéance du 28 février sans anicroche. Je pense qu’il y aura signature car la Grèce a rendu les armes.
Cette probable demande n’a pas empêché le premier ministre Alexis Tsipras de faire hier à Athènes un discours toujours proche des objectifs qu’il avait fixé pour le gouvernement et issu des arguments de campagne de Syriza.
Comme je l’évoquais hier dans un post il doit y avoir toujours deux niveaux de lecture dans le discours du gouvernement grec ; celui vis à vis des électeurs et des plus durs du parti et celui des négociations. Ils ne peuvent pas toujours être confondus car il faut montrer que l’on est allé jusqu’au bout dans la négociation tout en évitant la rupture. La rupture ce serait la sortie de la zone Euro ce que les grecs ne souhaitent pas.
Si la demande est effectivement faite, la menace qui pesait sur la zone euro s’estompe. Les 6 prochains mois seront intenses dans la négociation avec la Grèce ; ce ne sera pas un long fleuve tranquille mais le risque de rupture aura été éloigné.
Cela veut dire que la menace qu’il pouvait y avoir sur la reprise de la zone Euro en cas de désaccord durable s’estompe.
Dans cet environnement les marchés financiers ont plutôt joué la possibilité d’un accord, n’accordant qu’une probabilité réduite de rupture. Cela a pu se lire dans l’enquête ZEW publiée hier en Allemagne et qui rebondit en février de façon spectaculaire. Les analystes financiers consultés dans cette enquête ne semblaient pas perturbés outre mesure par ce bras de fer avec la république Hellénique
Même si un accord est signé avec la Grèce, cet épisode montre que la construction européenne ne fonctionne pas bien. On ne peut pas créer de façon récurrente des situations de crise qui pourraient porter préjudice à la construction européenne. C’est pour cela qu’il faut aller au-delà de la construction institutionnelle actuelle et converger vers un cadre plus fédéral.