Le graphe ci dessous traduit bien l’histoire de la politique économique depuis le début de la crise. Alors que les banquiers centraux ont réduit les taux d’intérêt pour faire face à la contraction de l’activité, les gouvernements en ont rajouté en mettant en place des politiques d’austérité.
En d’autres termes, la politique monétaire buttait sur la contrainte de non négativité des taux d’intérêt sans pour autant faire repartir l’économie. Mais les gouvernements, notamment en zone euro, ont insisté pour limiter la hausse de la dette publique.
Cela s’est traduit par une économie qui était KO et qui en plus était contrainte sur sa politique économique. La récession n’était que la résultante de ces erreurs de politique économique. Je crois qu’il ne doit pas y avoir trop d’ambiguïté sur ces points.
Dans un long papier publié dans le Guardian, Paul Krugman revient dans le détail sur la façon dont ces politiques ont été mises en œuvre. Il évoque l’austérité génératrice de croissance d’Alesina, la hausse spectaculaire de l’inflation et des taux d’intérêt après la mise en place de politiques monétaires non orthodoxes (Ferguson), les bond vigilantes mais aussi le fameux seuil de 90% que ne devait pas dépasser la dette publique (Reinhard et Rogoff). Tous es éléments qui ont plongé la zone euro dans une longue récession dont elle sort à peine. En outre, la Grèce, qui était montré en exemple de ce qu’il ne fallait pas faire, est restée un cas isolé car vraiment spécifique.
Il indique aussi que si le Royaume Uni a été restrictif sur le plan budgétaire, cela fait un moment qu’il ne l’est plu et c’est une explication majeure de la croissance britannique. (3ème graphe dans le papier de Krugman)
Enfin Paul Krugman s’interroge sur cette opposition aux analyses keynésiennes et là aussi c’est plein d’enseignements