Verbatim de ma chronique hebdo
Plusieurs points à retenir cette semaine
Le premier est la hausse de l’emploi en zone Euro pour le 5ème trimestre consécutif. Il a augmenté de 0.1% au cours du premier trimestre et de 0.8% sur un an.
L’Espagne explique une grande partie de cette évolution avec une progression de 2 .9% sur un an alors qu’en Allemagne elle est de 0.7%, en Italie de 0.3% et en France de 0%. Au regard de l’enquête Markit pour l’ensemble de la zone Euro, ce profil de l’emploi se prolongera au 2ème trimestre. La dynamique interne de l’économie de la zone Euro retrouve ainsi de l’autonomie. C’est très positif pour la robustesse du cycle de la zone.
Le deuxième point à souligner est la nette inflexion à la hausse des exportations de la zone Euro. La rupture a eu lieu au mois de septembre 2014 avec une accélération significative. Depuis août 2014, les exportations progressent de presque 9%. Du côté des importations la progression s’est elle aussi accentue mais depuis le début de l’année simplement. Cela reflète la dynamique interne un peu plus vigoureuse.
Cela se traduit par un solde du commerce extérieur qui est à un niveau record à 24.2 Mds en avril et un cumul de 227 Mds sur un an. Cette reprise des exportations et l’accentuation mois après mois du cumul du solde extérieur ne plaident pas pour une baisse supplémentaire de l’euro.
Le troisième point est l’inflexion prononcée de la production industrielle américaine. Depuis le début de l’année l’indice s’infléchit de façon significative même lorsque l’on ôte l’énergie dont l’activité a été perturbée par la baisse du prix du pétrole. De la sorte, le taux d’utilisation des capacités est en repli depuis le début de l’année. Cela doit être une alerte car généralement un mouvement de la sorte est un signal de retournement du cycle économique avec une inversion après quelques mois du taux de chômage.
On notera aussi que les mises en chantier se sont infléchies en mai corrigeant la hausse rapide d’avril. Le taux d’inflation est nul sur un an, en mai, et de 1.7% pour l’indice sous-jacent. Il n’y a pas de rupture à la hausse.
Le réunion de la Federal Reserve aux USA a été l’élément clé de cette semaine. On peut retenir 4 éléments majeurs :
- la Fed veut retrouver des marges de manœuvre dans la gestion de sa politique monétaire même si la croissance est limitée, c’est l’explication majeure pour comprendre la volonté des banquiers centraux américains de remonter les taux d’intérêt.
- Cependant, le timing de la remontée restera dépendante de la dynamique des données économiques car la banque centrale ne s’attend pas à une accélération rapide de la convergence de l’inflation vers 2%.
- Cette cible n’est qu’un objectif de moyen terme et le mouvement de hausse des taux ne correspond pas à l’attente d’une accélération de l’inflation.
- Le dernier point du message de la Fed est que le profil des hausse de taux d’intérêt dans le temps sera assez plat. Il n’y aura pas d’accélération brutale et ni de hausse rapide comme cela avait pu être observé par le passé.
Quant au timing, Janet Yellen ne le considère pas comme primordial car elle indique que le mouvement sera davantage une inflexion qu’une rupture.
Le dernier point est la question grecque. J’ai traité cette question de façon extensive sur mon blog (ici et ici) pour comprendre les raisons du piétinement des négociations jusqu’à présent. La journée d’aujourd’hui sera déterminante puisque la réunion des chefs de gouvernement doit déboucher à tout prix sur un accord si le souhait est de réduire la probabilité d’un Grexit.
Pour la semaine qui s’ouvre, outre cette réunion des chefs de gouvernement, l’élément clé sera la publication des premières enquêtes sur l’activité au mois de juin. L’INSEE publiera son indice de climat des affaires mardi, l’IFO allemand sera publié mercredi et les indicateurs italiens de l’IStat vendredi. Les résultats préliminaires de l’’enquête Markit pour la Chine, le Japon, la zone Euro, l’Allemagne, la France et les Etats-Unis seront publiés mardi.
Lundi, la confiance des ménages de la zone Euro de Juin sera un signal attendu sur le comportement des ménages
Mardi il y aura aussi l’indicateur des commandes de biens durables aux USA en mai avec sa composante sur les biens d’équipement qui nous renseignera sur la dynamique de l’investissement productif américain.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, l’inflation, les dépenses des ménages et l’emploi seront publiés au Japon
En France, la version finale du PIB du 1er trimestre donnera toute une série de détail sur le comportement des acteurs économiques comme le taux d’épargne des ménages et le taux de marge des entreprises. Ce sera mercredi, jour où sera aussi publié le chiffre des demandeurs d’emplois en mai. Enfin vendredi, l’indice de confiance des consommateurs français de juin sera publié.
Bonne semaine