Les enquêtes de conjoncture du mois de décembre étaient très attendues. Elles pouvaient prendre en compte l’impact, perçu par les entreprises, des attentats du 13 novembre. L’économie a-t-elle été résiliente dans une phase de reprise modérée ou bien a-t-elle connu une rupture significative?*
Au regard des indicateurs publiés par l’INSEE et par Markit, l’économie française s’est maintenue à flots en novembre et en décembre. Certes sur le dernier mois de l’année le chiffre global est en retrait par rapport à l’automne, mais ni l’un ni l’autre ne passe dans un territoire qui marquerait une contraction de l’activité globale.
Dans les sous-indices on constate que les profils sont différenciés. Les indices associés à l’industrie et au secteur manufacturier s’améliorent en décembre. Dans ce secteur, les commandes se tiennent bien et sont un support à l’expansion de celui ci.
Le secteur des services est plus affecté. Dans les deux enquêtes l’indicateur synthétique se replie. Il passe sous sa moyenne de long terme dans l’enquête de l’INSEE mais reste en territoire positif pour l’enquête Markit. Le commerce et le tourisme sont les secteurs qui ont certainement le plus souffert. Cela s’observe par le repli rapide de l’indice relatif aux ventes de détail dans l’enquête de l’INSEE.
L’économie française apparait robuste au regard de ces deux enquêtes. L’activité continue de croître même si en décembre le rythme de l’expansion est plus limité. La dynamique de la reprise n’est pas remise en cause. C’est ce point qui est important car nos voisins européens ont une allure robuste et l’économie française doit pouvoir profiter de l’effet d’entrainement qui en résulte.
L’INSEE dans sa note de conjoncture est aussi assez optimiste sur la conjoncture française avec une croissance attendue de 1.1% en 2015 et un acquis de 1% pour 2016 à la fin du premier semestre. L’investissement des entreprises y a une contribution qui s’améliore. J’espère qu’en raison des effets de contagion entre les pays de la zone il pourrait même être un peu plus fort puisque ces effets de propagation engendrent un horizon économique plus dégagé ce qui est favorable à la prise de risque et à l’investissement.
L’indice du climat des affaires de l’INSEE suggère la non remise en cause de la croissance
L’INSEE prévoit une accélération de la croissance au premier trimestre en raison d’un profil plus soutenu de la demande interne (consommation et investissement)
Les indices sectoriels se replient dans les services et la distribution mais la construction se reprend un peu
Dans l’enquête Markit, le profil des secteurs montre aussi la différentiation entre le manufacturier et les services.
La dynamique des commandes devrait se refléter dans une orientation positive de la production industrielle
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Voir ici sur l’impact à long terme