L’indice synthétique du climat des affaires calculé par l’INSEE retombe en mars sur sa moyenne de long terme. Après une courte escapade au-dessus de sa moyenne de long terme, l’indice s’essouffle.
Certes, au regard de cet indicateur, la conjoncture a rebondi, depuis la fin 2014, sortant des affres de 2012 à 2014. Pour autant la dynamique qui permettait à l’activité de progresser bien au delà de sa moyenne de long terme est émoussée. En 1992/1993 après la récession liée aux secousses sur le Système Monétaire Européen l’indice avait franchement rebondi au voisinage de 110. Une telle allure n’est pas observable aujourd’hui.
Cela ne signifie pas que la conjoncture va repartir dans le mauvais sens mais simplement qu’elle n’a pas d’impulsion robuste et durable. C’est sur ce point là que la note de conjoncture de l’INSEE est, à mon sens, trop optimiste, les sources d’impulsion sont plus limitées qu’attendues.
Cela s’observe notamment, quand on regarde le détail de l’indice global, dans le profil des ventes de détail.
On constate qu’en dépit d’une baisse forte de l’énergie depuis le début de l’année, celle qui effraie Mario Draghi car elle pousse l’inflation en territoire négatif, les détaillants n’ont pas franchement inversé leur perception sur la situation de leur secteur. Les ménages ne sont pas très présents dans les boutiques malgré la baisse du prix de l’énergie et les gains de pouvoir d’achat.
Le secteur de l’industrie s’effrite. L’indice passe de 103 à 101 et les indicateurs au sein de ce secteur ne suggèrent pas un retournement. Les commandes ne sont pas très dynamique, la production passée continue de se replier et les perspectives personnelles des chefs d’entreprise ne s’améliorent plus tout en restant à un niveau élevé au regard des années récentes. Les attentes sont toujours fortes mais les facteurs d’améliorations sont un peu grippés.
La comparaison de l’indice du climat des affaires et de la croissance annuelle du PIB suggère une hausse de 0.3% du PIB au premier trimestre (même chiffre qu’au T3 et au T4)
La comparaison avec l’indice Markit montre des dynamiques comparables mais pas très vives. L’indice de l’INSEE baisse en valeur absolue sur le mois mais s’améliore en variation sur 3 mois. Cela traduit une conjoncture manquant de dynamisme et de mordant. On cherche toujours l’impulsion qui permettra d’aller plus loin et plus haut.