Le discours de Janet Yellen ce 6 juin était très attendu (voir ici). Sa lecture ne permet pas d’imaginer une hausse imminente du taux de référence de la Fed. Les taux d’intérêt seront plus élevés dans le futur mais pas immédiatement.
Le propos commence sur une note plutôt positive sur l’évolution de l’économie américaine. Puis progressivement les fragilités et les incertitudes apparaissent, occupant tout le paysage. On perçoit alors que ce n’est pas encore le moment. Quand sera-ce le moment? Janet Yellen se garde bien de donner un repère si ce n’est lorsque l’inflation convergera vers 2%. Cela peut prendre du temps et Yellen indique qu’il n’y a pas d’urgence.
Le point préoccupant dans le discours est que la présidente de la Fed espère la convergence de l’inflation vers 2% en raison de la stabilisation du prix du pétrole et la stabilisation du billet vert. Pour le premier sa contribution négative à l’inflation sera plus réduite avec un prix plus élevé. Pour le second l’appréciation du dollar avait importé de la désinflation. La stabilisation de la monnaie américaine ne sera pas un facteur pénalisant pour converger vers 2%.
En d’autres termes, en dépit d’une politique qui reste accommodante, l’inflation ne dépend en rien de données domestiques selon Yellen. La hausse du taux de salaire pourrait être un facteur de convergence mais pas tout de suite.
Peut on dès lors supposer une quelconque efficacité de la politique monétaire? Comment aussi imaginer qu’en raison de la politique monétaire l’inflation convergera vers 2%.
La Fed est aussi perdue que les autres mais le montre moins.