La dynamique manufacturière s’étiole en zone Euro mais rebondit brutalement au Royaume Uni. L’indice de la zone Euro se replie à 51.7 après un pic récent à 52.8 en juin dernier. Au Royaume Uni, l’indice s’est inscrit à 53.3 en août contre 48.3 en juillet après le référendum sur le Brexit.
Le premier graphe montre l’évolution des indices du secteur manufacturier dans l’enquête Markit pour les principaux pays de la zone. On observe que seule l’Allemagne connait désormais une progression robuste de son activité. On notera le repli rapide de l’Italie qui repasse sous le seuil de 50 (49.8) pour le première fois depuis janvier 2015. La dynamique espagnole est moins puissante. L’indice se stabilise à 51 pour le 2ème mois consécutif. Il faut remonter à la fin 2013 pour trouver deux mois consécutifs à un niveau aussi faible. Quant à la France elle est installée sous le seuil de 50 depuis mars 2016.
L’indice britannique rebondit après la chute de juillet. Le rebond décrit un phénomène dont j’ai déjà parlé ici et là. Les chefs d’entreprise révisent à la hausse leurs perspectives dans l’attente de la mise en œuvre du Brexit, comme l’avait fait l’indice de confiance des consommateurs.
La dynamique à venir est modérée partout sauf en Allemagne. Le ratio des nouvelles commandes sur stocks progresse toujours rapidement outre-Rhin mais s’effondre en Italie et est à un faible niveau en Espagne et encore plus en France. Au regard de la progression limitée des commandes, les stocks sont presque suffisants pour répondre à la demande. On ne peut pas s’attendre à une hausse rapide de l’activité. Pour la zone Euro, en raison de l’Allemagne la production industrielle devrait s’améliorer un peu au cours des prochains mois.
Au Royaume Uni, l’enthousiasme de l’indice synthétique ne se retrouve pas dans le profil des commandes. Le ratio des nouvelles commandes sur stocks reste à un niveau modéré comparable au début de 2013. Cela ne permet pas d’anticiper une accélération brutale de la production manufacturière.
Le profil de la zone Euro et de ses principales composantes montre l’absence d’une dynamique endogène susceptible de créer un cycle vertueux auto-entretenu. Le pari qui était de penser que l’amélioration des conditions de compétitivité étaient suffisantes pour se caler sur une trajectoire soutenue a échoué. Pas étonnant que l’on parle à nouveau de politique budgétaire pour accroitre la demande pour être l’étincelle capable de d’alimenter cette dynamique endogène. Sans cela et avec une politique monétaire déjà très accommodante il y a un risque fort sur la croissance au cours des prochains mois.