La reprise de l’activité se confirme en zone Euro. Les enquêtes Markit suggèrent que la forte progression du secteur manufacturier tire vers le haut celui des services, créant ainsi les conditions d’une croissance plus équilibrée. Les commandes extérieures en provenance notamment d’Asie et de Chine sont à l’origine de cette impulsion. La croissance sûrement un peu morose sur les 3 premiers mois de l’année devrait nettement s’accélérer au printemps et entrainer avec elle beaucoup d’emplois.
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Les signaux positifs observés au mois de mars sont confirmés en avril. Ce point était déjà perceptible dans l’enquête de l’Insee sur le climat des affaires, il est confirmé ce matin avec les versions préliminaires des enquêtes Markit. C’est le premier graphe ci contre. Les indicateurs synthétiques progressent. Le rôle du secteur manufacturier est majeur comme source de traction de l’expansion vers le haut.
Le confinement en France pèse beaucoup moins sur l’activité que celui du mois de novembre et que ce qui était anticipé. Dans l’enquête de l’Insee, le repli est limité dans les services et dans l’enquête Markit les services progressent.
Les commandes progressent très rapidement, notamment celles en provenance du reste du monde. La reprise en Chine et en Asie se diffuse enfin vers le reste du monde (en mars les importations chinoises ont très vivement augmenté).
Cela se traduit par un ratio commandes sur stocks à un très haut niveau encore au mois d’avril.
La reprise industrielle très vive depuis deux mois entraine à la hausse la partie des services non contrainte par les mesures sanitaires. La progression de l’activité est plus homogène et les secteurs contraints ne pénalisent plus la conjoncture cyclique. C’est le caractère nouveau de ce printemps.
Une conséquence immédiate est l’amélioration du marché du travail tant dans le secteur manufacturier que dans celui des services. L’inquiétude des ménages qui engendrait un comportement prudent pourrait progressivement se relâcher si effectivement la situation sur le marché du travail s’améliore.
En France, les données sur les embauches à plus d’un mois montrent une hausse rapide y compris dans l’industrie où le chiffre, en mars, est en hausse de 25.4% sur 3 mois. C’est une vraie reprise.
Les tensions sur le prix des matières premières relatées par l’indice des prix dans l’enquête Markit suggèrent la poursuite du biais haussier sur l’inflation. La BCE ne doit rien faire car un durcissement de ses conditions monétaires affecterait l’activité sans que la hausse des matières premières n’ait d’effets sur les salaires. Ce serait doublement pénaliser les ménages après l’impact de l’inflation sur le pouvoir d’achat.
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