Le PIB ne connait pas rebond fort au premier trimestre (+0.4%) après le repli des 3 derniers mois de 2020 dû au confinement de novembre. Le PIB est toujours très en-dessous du niveau de la fin 2019 (-4.4%). Les ménages restent plutôt pessimistes et ont une contribution limitée à la croissance. Ce n’est pas le cas des entreprises qui investissent beaucoup, montrant la capacité de l’économie à rebondir lorsque l’incertitude sanitaire sera moindre.
Le retour sur la tendance d’avant crise sera très longue voire quasiment impossible. Le coût de cette crise en terme d’activité et d’emploi va être élevé.
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Le PIB français a progressé de 0.4% au cours du premier trimestre 2021 après un repli de -1.4% sur les trois derniers mois de 2020. L’acquis de croissance pour 2021 est, à la fin du premier trimestre, de 4.1% (dont 3.6% à la fin de l’année 2020). Sur un an, le PIB est en hausse de 1.5%.
Les évolutions au cours du premier trimestre 2021 sont très réduites à l’aune de celles constatées tout au long de 2020. Il n’y a pas eu de grands mouvements de rattrapage après le repli de l’activité de la fin de l’année dernière. C’est préoccupant.
La demande interne a une contribution un peu inférieure à 1%. Ce sont les investissements qui ont la plus forte contribution autour de 0.5%. La consommation a un impact plus limité autour de 0.2%, le reste provient des dépenses publiques.
La consommation des ménages est peu dynamique. Sa faible progression vient après le fort repli du T4. Il n’y a pas eu de rebond marqué comme cela avait pu être observé à la suite du premier confinement du printemps. En mars, la consommation des ménages en biens (série mensuelle) se replie et est toujours très en-dessous du pic constaté au mois de décembre (-5.9%). Les ménages restent inquiets et la dernière enquête de l’Insee pour avril suggérait toujours une volonté d’épargner encore et toujours. La réduction de l’Etat au processus de chômage partiel à partir du mois de juin ne va pas les rassurer car il y aura derrière un ajustement de l’emploi.
En revanche, les entreprises restent optimistes. Depuis 3 trimestres, leurs investissements soutiennent l’activité. C’est à cela que l’on voit que la crise n’est pas habituelle. C’est plutôt un signal positif sur la capacité de l’économie à rebondir une fois l’incertitude écartée.
Le commerce extérieur a une contribution négative en raison principalement du léger repli des exportations en volume. Les données mensuelles sur le commerce extérieur laissait anticiper ce type d’allure.
Sur le dernier graphe, je calcule simplement le retour sur la tendance du PIB d’avant crise à l’horizon de la fin 2025. Il faudrait un taux de croissance trimestriel de 0.7% sachant que le taux moyen de 2013 à 2019 était de 0.37%. La crise aura un fort cout permanent car l’économie française n’a pas les capacités de croitre à 0.7% par trimestre.
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