L’inflation à 6.8% en novembre est historiquement élevée. La principale contribution est celle du prix de l’énergie qui explique 2.5% de la hausse des prix. Les services et les biens ont des contributions plus élevées sur des postes spécifiques que sont l’automobile et le logement. Ces deux postes vont continuer de progresser au cours des prochains mois. La pénurie qui handicape les constructeurs auto n’est pas achevée et le prix de l’immobilier US progresse encore rapidement. Dans le reste de l’économie les contributions évoluent peu à l’exception des prix alimentaires (0.85% en novembre). Ce dernier chiffre pourrait être une source de revendication salariale marquée, créant les conditions d’une inflation plus pérenne qu’attendue.
Le taux d’inflation US s’est inscrit à 6.8% en novembre 2021. C’est sa progression la plus rapide depuis l’automne 1982. L’acquis d’inflation pour 2021 est de 4.7% à la fin novembre et l’acquis pour l’inflation moyenne de 2022 est déjà de 2.6% (si l’indice des prix restait au niveau de novembre tout au long de 2022 le taux d’inflation moyen serait de 2.6%). L’inflation sous jacent est de 4.9% et l’acquis pour 2021 est de 3.5% et l’acquis pour 2022 est de 2%.
D’où vient l’accélération de l’inflation ?
L’accélération des prix tient en un petit nombre de postes. La somme des contribution de l’automobile (véhicules neufs et d’occasion) et de la maison expliquent 2.6% de l’inflation et l’énergie contribue à hauteur de 2.5%. La pondération de ces 3 postes est de 46% de l’indice des prix alors qu’ils contribuent à 75% de l’inflation.
On voit dans les graphes sur la droite que pour les biens l’automobile est prédominante et pour les services c’est la partie liée au logement qui domine.
Les autres postes contribuent peu à l’évolution de l’inflation.
La crise des semi-conducteurs va continuer de pénaliser les constructeurs auto et les prix vont rester tendus tant pour les véhicules neufs que d’occasion.
Le dernier graphe montre la corrélation entre la contribution du logement et le prix de l’immobilier. La contribution qui est de l’ordre de 1.3% en novembre pourrait grimper au-delà de 1.5% au cours des prochains mois.
La Fed est coincée. Si elle relève brutalement les taux d’intérêt, ce qu’elle ne s’est pas engagée à faire, alors l’immobilier et l’activité seront pénalisés rapidement alors que l’économie n’a pas encore retrouvé sa robustesse d’avant crise principalement sur l’emploi. Elle peut utiliser des mesures prudentielles pour limiter la hausse des prix de l’immobilier et tabler sur l’impact des prix élevé pour modérer le consommateur.