Les options prises par la Fed lors de sa réunion du 15 décembre valident les anticipations des investisseurs Anticipations que la Fed avait elle même forgé auprès de ces mêmes investisseurs au cours des dernières semaines.
On peut résumer le message de la banque centrale US de la sorte:
Jusqu’en 2024 au moins la croissance américaine sera au dessus de son potentiel et en conséquence le taux de chômage à 3.5% en 2022, 2023 et 2024 sera en-dessous de la cible de long terme à 4%.
Cela n’empêchera pas le taux d’inflation de converger vers la cible de la Fed en 2023.
L’économie retrouve sa vertu en créant beaucoup d’emplois sans engendrer de tensions inflationnistes. Sans le dire explicitement, la Fed valide l’idée d’un prochain pic d’inflation et d’une inflation qui serait temporaire.
Face à cela, elle normalise ce qu’elle peut en réduisant ses achats d’actifs. Le programme d’achat s’arrêtera désormais en mars prochain et la banque centrale pourrait alors à 3 reprises monter ses taux en 2022 avant de recommencer 3 fois en 2023 et 2 fois en 2024.
Cette remontée des taux d’intérêt n’a donc rien à voir avec l’inflation. La Fed veut juste ne plus être aussi accommodante alors que la reprise de l’activité est solide.
Cependant, à aucun moment elle ne devient restrictive. En 2022 et 2023 le taux réel des Fed funds est négatif et il pourrait être nul en 2024. L’objectif de la banque central est donc clairement d’être le plus neutre possible alors que le cycle sera déjà bien avancé.
La banque centrale américaine n’a plus la capacité à réguler la macroéconomie, on en a encore la preuve lors de la réunion de ce soir.