Comprendre les évènements macroéconomiques de la semaine qui s’est écoulée.
La synthèse en 9 points
1- L’inflation aux Etats-Unis a nettement ralenti en mars à 5% en raison de la contribution négative de l’énergie (-0.45%). Toutes les composantes principales de l’inflation ont des contribution en repli sauf le logement. Hors logement le taux d’inflation serait à 2.4%. Cette composante inerte qu’est le logement changera d’allure au cours de l’été prochain.
2- Cette dynamique baissière de l’inflation va s’accentuer en raison de la contribution plus négative de l’énergie dans les prochains mois (les prix étaient très élevés en 2022)
3- La Fed pourrait être tentée de s’arrêter là et de maintenir son taux élevé pendant un bon moment. Ce n’est cependant pas ce qu’elle a indiqué dans les minutes de sa dernière réunion. Une hausse est encore attendue dans ce compte rendu de la réunion des 21 et 22 mars.
4- Repli de 1% des ventes de détail US en mars. Néanmoins en volume, les ventes sont en hausse de 3.1% sur le trimestre. Cela devrait se traduire par une hausse de la consommation éloignant le risque de récession.
5- Repli de 0.8% des ventes de détail en zone Euro en février. Sur le trimestre, en prenant l’acquis à fin février, les ventes en volume reculent de 2.1%. Ce n’est pas un bon signal pour la consommation du premier trimestre. Dans les grands pays de la zone, l’Espagne a une dynamique de dépenses forte alors qu’en Allemagne, les ménages sont très prudents en dépit des gains de pouvoir d’achat résultant de la baisse des prix de l’énergie.
6- L’inflation chinoise s’est inscrite à 0.7% en mars. Les prix non alimentaires sont quasi stables à +0.3%. En revanche l’alimentaire reste le point faible de l’économie chinoise avec une hausse de 2.4%. Ce n’est pas spectaculaire mais en très forte progression par rapport aux prix non alimentaires.
7- Le prix du gaz s’effondre. En avril, le prix est inférieur de 56% à celui qu’il était en avril 2022. La crise du gaz parait lointaine et les attentes pour 2023 ne ressemblent en rien à ce qui s’était passé en 2022. La sobriété, la météo et la reprise de la production nucléaire en France ont permis d’économiser le gaz. Les réserves sont remplies et les méthaniers errent sur les mers du monde pour décharger leur cargaison. Le prix baisse.
8- C’est aussi parce que dans la production d’électricité, la hausse du renouvelable à capter 80% de la progression de la demande et en 2023, cela sera 100%. Cela s’est fait au détriment du gaz notamment. L’équilibre change et la part des énergies fossiles pour produire de l’électricité pourrait ne faire que baisser.
9- La production de microprocesseurs qui était le monopole des pays développés en 1990 est passée en Corée, à Taiwan et en Chine. Comment réindustrialiser si en Europe on ne produit qu’une dizaine de % des puces sur ce marché mondial ? On s’est peut être trompé en acceptant cette délocalisation des processus cœur de l’industrie.