1- L’inflation en zone euro a reculé à 6.1% en mai. La contribution de l’énergie est légèrement négative mais ce phénomène va s’accentuer puisque les prix actuels de l’énergie sont bien inférieurs à ceux observés en 2022. Le prix du gaz est actuellement à 23 € le mégawatt heure contre 133 en moyenne l’an dernier. Pour le pétrole, le prix un peu au-dessus de 70€ le baril se comparera à 94€ en moyenne sur 2022. Le mouvement baissier sera important.
2- La dynamique de l’emploi US est toujours très importante. 339 000 emplois ont été créés en mai soit une moyenne de 314 000 par mois depuis le début de l’année. A titre de comparaison, sur la période 2015-2019, 190 000 emplois étaient créés chaque mois en moyenne. Dès lors le taux de chômage recule. Néanmoins il est passé de 3.4% à 3.7% entre avril et mai. La principale raison est un fort recul des autoentrepreneurs entre les deux mois. Le taux de salaire continue de progresser mais à un rythme un peu moins fort: 4.3% sur un an pour le secteur privé, le point haut récent était à 5.9%en mars 2022.
3- La notation de SnP sur l’économie française a été maintenue à AA avec perspectives négatives. Est ce très différent de la conclusion de Fitch qui, il y a quelques semaines, dégradait la note d’un notch. Le point commun, les deux agences font un état des lieux pas très réjouissant des finances publiques. La vraie différence porte sur les perspectives. Pour Fitch, le verre est à moitié vide avec une incapacité du gouvernement à rendre les finances publiques soutenables à moyen terme. D’où la discussion sur l’impossibilité de réduire les dépenses publiques au regard des risques sociaux. Pour SnP, la fin du quoiqu’il en coûte et la réforme des retraites permettront de limiter la dérive des finances publiques, le verre est alors à moitié plein. Tout cela n’est pas franchement satisfaisant car ni l’un, ni l’autre agence de notation considère le plan des finances publiques présenté par Bercy comme crédible. La croissance y est trop élevé et le reflux de la dette publique est trop important à leurs yeux.
4- Au moment où la France s’interroge sur l’interdiction des chauffe-eaux à gaz, il est intéressant de suivre ce qui se passe en Allemagne sur le même thème. Le ministre de l’économie et de la transition énergétique Robert Habeck qui portait cette réforme de supprimer les chauffe-eaux au gaz a perdu tout crédit entrainant avec lui les verts dont la cote de popularité est passée largement sous celle de l’Afd qui s’oppose à la mesure. Les plans verts connaissent leurs limites quand ils ont une dimension microéconomique. La France s’en souvient depuis 2017 et l’Allemagne nous le rappelle.
5- Si la question du plafond de la dette est réglée, l’administration Biden a, pour cela, fait des acrobaties. Au moment où l’Inflation Reduction Act pour rendre l’économie plus verte est un succès, l’accord sur la dette valide la construction d’un gazoduc en Virginie. Les verts américains ont protesté mais cela permettra à Biden d’avoir la majorité sur le plafond. (sic)