La pollution de l’air, aux particules fines, à l’échelle mondiale vient de faire l’objet d’un rapport publié par l’Energy Policy Institute de l’Université de Chicago.
Trois points importants à retenir
1 – La distribution de la pollution de l’air n’est pas uniforme. L’Inde, l’Asie du sud-est, l’Afrique sub-saharienne ou encore une partie de l’Amérique Latine sont au centre des préoccupations.
Sur les données de 2021, les dernières disponibles, caler la pollution sur les normes prônées par l’Organisation Mondiale de la Sante (OMS) permettrait de gagner, en moyenne, environ 2.3 années d’espérance de vie soit 17.8 milliards d’années sauvées à l’échelle de la planète. L’impact de la pollution est comparable à celui de la cigarette mais plus de trois fois celui de l’alcool et 7 fois celui du Sida.
Sur le graphe, plus les zones sont foncées, plus les gains d’espérance de vie sont élevés conditionnellement à la réduction de la pollution. L’Inde, l’Asie du sud-est, l’Afrique sub-saharienne ou certaines parties de l’Amérique latine sont effectivement les plus pénalisées.
Au Bengladesh, en Inde, au Népal et au Pakistan, la pollution de l’air réduit, en moyenne, l’espérance de vie de 5 ans. L’Inde est dans une situation particulière car 59% de la hausse de la pollution dans le monde depuis 2013 vient d’Inde.
En Afrique centrale et occidentale, la pollution a augmenté de façon rapide et marquée. C’est désormais une menace bien supérieure à celle du sida.
En Chine, la pollution de l’air a diminué de 42.3% depuis 2013 mais reste bien au-delà des normes fixées par l’OMS. L’espérance de vie y est amputée de 2.5 années en moyenne par rapport à ce qui serait observé en respectant les normes de l’OMS.
Les US et l’Europe bénéficient d’une situation plutôt favorable, ce qui ne doit pas empêcher de continuer à faire des efforts.
2 – Les pays les plus pénalisés sont ceux pour lesquels les mesures sont les plus lacunaires notamment en Asie et en Afrique.
3 – Les moyens pour lutter contre la pollution de l’air dans les pays les plus touchés sont très réduits. S’il existe d’importants financements pour le sida, la malaria ou la tuberculose, rien de tel pour la pollution. On peut y voir une mesure réelle des inégalités face à la pollution et la nécessité d’une action collective.