Comment se divise le monde ?
La question est posée depuis que les relations entre la Chine et les Etats-Unis se sont tendues alors que l’Empire du milieu gagnait en puissance économique et surtout politique.
Les tensions sont d’abord apparues sur des questions très microéconomiques de concurrence technologique puis avec une dimension plus politique notamment après l’invasion de l’Ukraine et le choix fait par la Chine de ne pas voter les sanctions contre la Russie à l’ONU.
La tentation est grande de revisiter un cadre déjà connu, celui avec les deux pays puissants des années 1950/1960 qu’étaient les USA et l’URSS. À l’époque, les deux pays avaient, en cumulé, une zone d’influence qui était proche de 90% du PIB de la planète. L’histoire passait par ces deux pays et chaque gouvernement du monde se définissait par rapport à l’un ou à l’autre.
A cette époque, les pressions étaient principalement politiques, il fallait à tout prix, pour chacun, élargir sa zone d’influence.
Sur un autre plan, les échanges économiques et commerciaux entre les deux grandes puissances étaient très réduits. C’est pour cela que ce modèle n’est pas transposable à la Chine et aux États-Unis. Les transferts de technologies, même s’ils sont freinés par la Maison Blanche, ont été très importants et les échanges commerciaux sont toujours considérables en dépit du renouveau du Mexique dans les importations américaines.
Prendre cette période comme référence, en figeant les deux pôles qui s’observent, garantit une forme d’équilibre de la “terreur”. Personne ne peux souhaiter agir et compromettre la situation existante sauf à prendre un risque sur sa propre situation. L’équilibre de la “terreur” a une dimension rassurante. La tentation de cet équilibre à deux entités, repose sur le poids économique, la taille des budgets militaires et l’influence politique.
Pourtant, même si l’on est conscient de l’importance de chacune de ces deux nations, force est de constater que le monde ne peut plus se résumer à cette bataille de deux géants.
Lors du dernier G20, Narendra Modi, le premier ministre indien, s’est fait fort de faire de l’Inde, le leader du grand Sud. L’Inde ne veut surtout pas se couper des USA. C’est la même question pour le Brésil qui s’est rapproché de la Chine au sein des Brics mais qui ne veut pas dénouer ses liens américains. L’Europe aussi cherche sa voie.
(A suivre demain 17 octobre